Bienvenue cathedrale de Laval

Faîtes défiler vers le bas pour écouter ou lire le commentaire :
–       Soit dans l’ordre proposé,
–      Soit en fonction de vos souhaits.
Le plan vous permet de vous repérer.

0

Histoire et architecture, XIe au XXIe siècle

YouTube Logo

Voir le commentaire

Histoire et architecture

Christèle de Limerville, Radio-Fidélité Mayenne, interroge Stéphane Hilland.

              -Pour nous conter l’art et l’architecture de la cathédrale de Laval, nous entendons Stéphane Hilland, Responsable du Patrimoine de la Ville de Laval : Que nous direz-vous sur la vie de cette majestueuse église ?

-On notera que c’est un édifice qui fêtera très prochainement, du moins dans le siècle à venir, son millénaire, puisque l’église, dite de la Sainte Trinité, a été fondée vers 1070 par les moines de l’abbaye de la Couture du Mans, ceci sur les souhaits du Baron de Laval qui souhaitait disposer, à proximité du Château, d’un lieu de culte, alors que celui qui était alors utilisé par les premiers lavallois, c’était la chapelle Notre-Dame de Pritz, distante de près de 2 Km ½. On notera que par la suite l’église de la Sainte-Trinité devient église paroissiale, en 1160.

C’est l’époque d’importants travaux qui vont marquer, en particulier, la nef qui est couronnée de voutes de style Plantagenêt, donc des voutes gothiques mais plutôt bombées, en opposition à celles beaucoup plus élancées que l’on trouve dans les cathédrales d’Ile de France, et, par la suite, c’est un monument qui va continuer à s’agrandir au fur et à mesure, tout au long du Moyen-Âge, notamment à partir de la fin du XVe siècle avec la destruction du chevet roman primitif, la construction d’un chevet plat qu’on lui connaît aujourd’hui, de style gothique flamboyant.

Et puis, autre période très importante également, la Renaissance avec l’élévation, dans les années 1520 -1550, d’un très beau collatéral gauche, très élégant, avec, notamment, une très belle dernière travée qui marque l’un des bras du transept, avec un très beau décor, en particulier qui rappelle celui du chœur d’une église contemporaine, c’est celle de Saint-Vénérand.

Enfin, pour terminer, on notera que cette église qui acquiert le titre d’église cathédrale du diocèse de Laval, en 1855, connaît d’importants agrandissements, à cette époque, avec l’érection d’un collatéral droit, cette fois-ci, en style néo-roman tout-à-fait en vogue, à cette époque. Et on notera, parce-que c’est une chose que le visiteur ne perçoit pas que la nef a été couronnée, à cette époque, d’une charpente très originale, métallique, produite par les ateliers de Gustave Eiffel. Enfin, dernier point très important, concernant le monument, en 19O5, la tour de croisée est élevée par un clocher qui rappelle, par l’intermédiaire de sa mise en œuvre, celui de Saint Germain des Prés, à Paris.

Pour en savoir plus

YouTube Logo

Voir le texte « Pour en savoir plus »

Deux anecdotes tout-à-fait intéressantes sur le monument : On rappellera, notamment, qu’à proximité se trouve la rue des Curés, un toponyme qui peut paraître, somme toute, surprenant : On rappellera concrètement que depuis la fin du XIe siècle, époque de la fondation du monument, l’Abbé de la Couture du Mans nommait un Curé, un officiant pour l’édifice, tout comme en nommait un le baron de Laval qui était propriétaire des lieux.

Donc, il faut imaginer que pendant très longtemps, du moins pendant plusieurs siècles deux presbytères en « concurrence », dirons-nous, avec un curé nommé par l’Abbé de la Couture du Mans et un autre nommé par le Seigneur de Laval. On notera, pour la petite histoire, que cette situation va perdurer jusqu’en 1687, époque du règne de Louis XIV, où l’un des deux curés finira par démissionner au profit de l’autre.

Le grand siècle, le siècle de Louis XIV, c’est l’époque, également, qui voit l’achèvement d’un élément de prestige pour l’église de la Sainte Trinité, c’est son grand portail, ce portail qui donne, aujourd’hui, sur la place du marché, côté, notamment, place de la Trémoille, place des Acacias, un bel édifice qui a été pensé dans les années 1597, à l’époque par les frères maçons, Pierre et Jean Guillot, qui mettent en œuvre quelque-chose qui est à la fois inspiré de l’art de la Renaissance avec de très belles colonnes, un chapiteau corinthien, avec l’utilisation de frontons mais des frontons rompus ; on a une recherche de volume qui préfigure déjà, et, en soi, c’est très intéressant, ce que sera l’art du grand retable lavallois au XVIIe siècle.

Glossaire

Basilique :
Titre honorifique d’une église attribué par le Pape compte-tenu de l’ancienneté du lieu de culte ou d’une évolution particulière.

1

Le chœur de la cathédrale

Espace liturgique du XVIIe au XXIe siècle
Le choeur cathédrale

YouTube Logo

Voir le commentaire

Le chœur ou Espace liturgique

À la croisée du transept et de la nef, voici le chœur, lieu où se trouve l’autel, épicentre de l’espace liturgique. Cet autel est du XVIIe siècle. Installé en 1961, il est en marbre gris et constitué de deux faces d’autel identiques, et assemblées. À gauche, un siège majestueux, la cathèdre, d’où l’évêque préside les célébrations épiscopales. À droite, celui du prêtre qui préside les célébrations paroissiales. Les sièges qui les entourent sont ceux des acolytes.

L’histoire façonne nos cathédrales. Ici la modernité s’affiche dans le mobilier liturgique de Louis Derbré, sculpteur mayennais de l’aube du XXIe siècle avec ses sculptures de bronze installées en 2001. À droite, devant le siège du prêtre, le pupitre représente une gerbe cannelée prenant racine dans le sol.

Au bord de la remarquable grille en fer forgé, ornée de fleurs dorées qui rehausse la solennité du chœur, voici l’ambon sous forme d’un petit personnage de 1m50. Il lève les bras retenant un arc musical sur lequel est fixé un repose-livre, de là, est lue la Parole de Dieu. Ce geste nous rappelle qu’ici, lors de l’ordination d’un nouvel évêque, on pose sur sa tête le livre des Écritures. Il devra en transmettre la Parole dans sa force et sa beauté.

Près de l’autel, un crucifix élancé nous présente un Christ détaché de la croix qui a porté sa mort. Son bras gauche se tend vers nous tandis que son bras droit s’élève vers le Père. Le Christ nous invite à le suivre chaque jour et nous conduit vers Dieu par sa Résurrection.

Glossaire

Cathédrale :
église où se trouve la cathèdre, siège de l’évêque ayant la charge d’un diocèse. Église mère du diocèse, c’est là qu’ont lieu les grandes célébrations diocésaines : messe chrismale, Baptême d’adultes, ordinations…

Chœur ou espace liturgique :Espace dédié à la célébration. C’est là que se fonde la vie des fidèles rassemblés pour l’Eucharistie célébrée dans cet espace au mobilier spécifique.

La croix :
Dans le chœur, la croix n’est pas isolée comme si sa seule signification était le sacrifice et la mort du Christ, mais elle est source de vie de l’espace auquel elle donne sens en reliant chacun de ses éléments :

-Cathèdre :
Siège de l’évêque dans sa cathédrale d’où il préside les célébrations diocésaines, messes chrismales, ordination, baptême des adultes.

-Sièges de présidence :
Siège du prêtre qui préside la célébration quand l’évêque célèbre ailleurs. De part et d’autre, deux sièges pour prêtres, diacre, servants d’autel.

– L’Ambon : (signifie monter)
Lieu où est proclamée la Parole de Dieu, c’est à dire, les textes tirés de la Bible, (Ancien et Nouveau Testaments). Là, le prêtre ou le diacre commente les Écritures par l’homélie. Le diacre ou les fidèles laïcs y lisent la prière universelle.

-L’Autel : (de altus : haut).
Table consacrée autour de laquelle se rassemble la communauté chrétienne pour célébrer l’Eucharistie, mémorial du dernier repas de Jésus avec ses apôtres qui rend présent le sacrifice de la croix et la Résurrection du Christ.

Louis Derbré (1925-2011)
Il est né à Montenay près d’Ernée.
Ses parents sont cultivateurs. Il va l’école jusqu’à l’âge de 12 ans et s’installe à Paris à 19 ans, il fréquente le milieu des Beaux-Arts, gagne un concours puis reçoit le Prix national de l’école des beaux-Arts en 1953. Il créé son atelier pour des sculptures de bronze, terre cuite, marbre… Il devient l’assistant du sculpteur Émile Gilioli en 1960. En 1972, « La terre », bronze de 9 mètres de hauteur est retenue par le groupe SEIBU pour orner la place Ikebukuro à Tokyo. Sa réplique sera exposée Place des reflets à la Défense à Paris. En 1997, près d’Hiroshima, le sculpteur érige 6 sculptures monumentales de 5 mètres de hauteur pour le mémorial de la Paix. Louis Derbré rend l’art accessible à tous et développe l’un des concepts majeurs qui accompagnent sa création : l’Art dans la Ville. Plusieurs de ses œuvres sont exposées dans les rues et sur les places de différentes villes mayennaises mais aussi à Paris, Tokyo etc…

Les armoiries de l’évêque :
L’usage d’un blason pour les évêques date du XIIIe siècle. Ils sont surmontés d’un chapeau ecclésiastique avec ses deux cordons latéraux qui symbolisent la protection d’un évêque pour ses fidèles.

2

Notre-Dame de la Halle, XVe siècle

Bois polychrome.

YouTube Logo

Voir le commentaire

Notre Dame de la Halle

Vierge à l’enfant bois polychrome XVe siècle. Place de la Trémoille, les halles étaient couvertes d’une belle charpente, une modeste chapelle de bois abritait, alors, la statue. Les marchands des halles et les chalands, se rendaient près d’elle, lui confiant peines et joies, regrets et demandes. Au mois de mai, les enfants des écoles venaient la visiter en processions en chantant joyeusement ses litanies.

Pendant la Révolution, la statue courut grand danger. Mais elle était sous la protection des dames de la halle qui lui offraient gerbes de fleurs et chandeliers. L’une d’elle fut chargée de cacher la statue, elle s’en fit la gardienne dans sa propre famille. Après les hostilités révolutionnaires, la statue retrouva sa place en présence du préfet, du maire, des paroissiens, des commerçants, du curé de l’église, au son de la musique municipale.

En 1851, on renouvelle le quartier. Les halles vont disparaître. La place restera offerte au marché du mardi et du samedi. Mais que faire de la Madone ? Une fois-encore les dames de la halle défendent « leur Vierge ». Elles obtiennent des autorités que la statue soit placée à proximité et à l’abri, dans l’église qui deviendra pour Laval : La Cathédrale « La Trinité » en 1855.

Depuis, Notre Dame de la Halle est ici, sur le pilier de droite à l’entrée du chœur. Debout, dans la belle simplicité des plis de son manteau bleu couvrant sa robe dorée, elle interroge le visiteur d’un air grave. Pas de sourire mais une bienveillance attentive et presque inquiète. Elle nous offre son Fils qui tient entre ses mains un oiseau. C’est le symbole de notre âme qu’il vient libérer du mal.

Avant la Contre-Réforme, l’Enfant des statues de Madone était vêtu d’un plissé le couvrant entièrement. Ici, la nudité de l’Enfant-Jésus exposant son corps, nous montre qu’il est bien le Verbe de Dieu fait chair venu sauver tous les hommes.

Glossaire

La Vierge à l’Enfant, ou Madone:
à partir du XIIe siècle est un thème récurrent en peinture (huile sur bois ou sur toile) et en sculpture religieuse (pierre, bois ou terre cuite), renvoyant à la Nativité du Christ et à la maternité de la Vierge Marie. C’est le thème le plus représenté de tout l’art chrétien devant la crucifixion. Il ne fait pourtant pas référence à des textes bibliques précis, cependant il met en valeur la Maternité dans toute sa beauté.

Polychrome :
teinté de plusieurs couleurs.

3

Les tapisseries du livre de Judith, XVIIe siècle

Retable Cathedrale de la Sainte-Trinite de Laval

YouTube Logo

Voir le commentaire

Les tapisseries du livre de Judith, XVIIe siècle (Ancien Testament).

La Cathédrale possède un ensemble remarquable de six tapisseries, exposées dans la Nef. Elles illustrent le « Livre de Judith« , tiré de l’Ancien Testament. D’époque Louis XIII, ces tapisseries ont été réalisées dans la 2ème moitié du XVIIe siècle par un atelier de Felletin, le plus ancien atelier d’Aubusson. Au IIe siècle avant Jésus-Christ, Nabuchodonosor, roi de Ninive, envoie son général Holopherne pour mener la guerre contre Israël. Présenté comme un tyran sanguinaire à la force invincible, le général assiège la petite ville de Béthulie.

1ere tapisserie : 
Pour libérer leur ville et écarter la menace d’une invasion babylonienne, à bout de ressources, les Béthuliens désespèrent et sont pour cela sermonnés par la veuve Judith, une descendante de Siméon, qui leur reproche leur peu de foi. On voit ici les Béthuliens supplier Judith de libérer leur ville assiégée.

2ème tapisserie : 
La jeune veuve, Judith, se retire pour prier.

3ème tapisserie :
Judith décide de charmer le général et de se rendre au camp d’Holopherne en lui faisant croire qu’elle lui apporte de précieuses informations sur les Juifs. Impressionné par sa beauté, celui-ci accepte de l’écouter.

4ème tapisserie :
Holopherne reçoit Judith dans sa tente où il lui offre un somptueux banquet.

5ème tapisserie :
Judith profite du profond sommeil d’Holopherne, enivré, pour le décapiter au milieu de la nuit, aidée de sa servante.

6ème tapisserie :
À son retour, Judith est acclamée par les habitants de Béthulie libérée, et restaure ainsi la foi du peuple juif en la puissance salvatrice de son Dieu.

Glossaire

Nef :
Le mot « nef » signifie « navire ». Dans une église, c’est le lieu où se tiennent les fidèles lors des célébrations. La nef est située face au chœur, entre le portail d’entrée principale et le transept au centre duquel se tient le chœur, espace liturgique des célébrations. (Messes)

Transept :
Nef transversale qui coupe la nef principale d’une église, formant ainsi une croix.

Les tapisseries de Felletin-Aubusson :
Au début, les lissiers (artisans réalisant des tapisseries) se spécialisaient dans les tapisseries à verdures. Par la suite, ils produisirent des scènes de chasse, puis des scènes historiques et des scènes d’inspiration religieuse. La verdure caractérise la tapisserie d’Aubusson et de Felletin.

Ancien Testament :
ou Bible hébraïque, désigne l’ensemble des écrits de la Bible antérieurs à Jésus-Christ. C’est la première partie de la Bible ; la deuxième partie, appelée Nouveau Testament, est constituée de l’ensemble des livres relatifs à la vie du Christ : Évangiles, Actes des Apôtres, Épitres, Apocalypse.

4

Triptyque de St Jean-Baptiste et St Jean, XVIe siècle

Huile sur bois, ce triptyque, intégré aux boiseries du pourtour du chœur au XVIIe, en fut extrait au XIXe siècle.
Triptyque

YouTube Logo

Voir le commentaire

Triptyque de Saint Jean-Baptiste et Saint Jean.

Sur le pilier gauche de l’entrée du chœur, le Triptyque de Pieter Aertsen, peintre Hollandais du XVIe siècle, relate les martyres de deux contemporains de Jésus, tout-deux premiers acteurs de la chrétienté : le précurseur, Jean Le Baptiste et l’apôtre Jean.

Le triptyque, lorsqu’il est ouvert, montre trois moments clé de la vie de Jean-Baptiste. Sur le volet gauche, Le Baptiste, vêtu de peau de bête, prêche au désert, entouré de fidèles.

Le volet droit illustre le baptême de Jésus par Jean-Baptiste : c’est l’événement fondateur de la vie publique du Christ

Le panneau central relate le martyre de Jean-Baptiste. Lors de son remariage illégitime avec Hérodiade, Hérode Antipas, ému par la danse de sa belle-fille, Salomé, lui promet ce qu’elle voudra. Poussée par sa mère Hérodiade, que la condamnation de ce mariage par Jean-Baptiste a indignée, la jeune fille demande, sur un plateau, la tête de Jean-Baptiste, alors prisonnier. Hérode le fait décapiter. Ici, le bourreau pose la tête du martyr sur le plateau que lui tend Salomé. Elle le remettra à sa mère que l’on aperçoit au fond du tableau.

Le peintre a situé la scène dans le palais d’une ville Flamande. Les personnages qui y assistent illustrent la haute société du XVe siècle, avec des hallebardiers et des docteurs coiffés de bonnets.

Par la technique du clair-obscur, le peintre exprime l’opposition entre le prophète, Jean Baptiste vêtu de peau de bête et la société des puissants, richement parée, soumise à l’immoralité de ses caprices.

Fermé, le triptyque illustre le martyre de Saint Jean qui, d’abord disciple du Baptiste au désert, deviendra apôtre de Jésus puis évangéliste. En l’an 101, Le Saint est plongé dans l’huile bouillante à la Porte Latine de Rome, devant l’empereur Domitien. Cependant, selon la tradition, l’huile bouillante se transformera en eau fraiche.

Glossaire

Triptyque :
Le mot triptyque signifie trois volets. Dans le domaine des beaux arts, c’est une œuvre peinte ou sculptée en trois panneaux, dont les deux volets extérieurs peuvent se refermer sur celui du milieu faisant découvrir une autre représentation. Ce format se développe essentiellement du XIIe au XVIe siècle, dans le cadre des retables pour la peinture religieuse surtout en Europe.

Pieter Aertsen  (1508-1575, Amsterdam) :
Il travaille avec un élève de Jérôme Bosch, puis est admis à la prestigieuse École baroque flamande d’Anvers. Bien que sa peinture aborde tous les sujets, ses thème religieux, aux formats imposants et aux ambitions puissantes, font de lui un peintre qui a souffert de la tourmente iconoclaste protestante de manière héroïque et digne.

5

Éducation de la Vierge, fin XVIe siècle

Groupe sculpté, pierre polychrome
Education de la Vierge

YouTube Logo

Voir le commentaire

Éducation de la Vierge

Assise sur le trône qui représente la tradition juive, voici Sainte Anne, ferme et assurée dans sa robe et son manteau vert, bleu et violet sombres. Sur ses genoux, elle a ouvert le Livre des Écritures Saintes qui raconte l’Histoire d’un peuple.

Livre d’Histoire mais aussi de Poésie, par les Psaumes, de Sagesse et livre de la Promesse par les écrits des prophètes. C’est le livre du Premier Testament de la Bible.

La mère et l’enfant se retrouvent pour cette lecture. L’enfant s’appelle Marie.
Le petit corps de l’adolescente se hisse vers sa mère, son visage se tend, animé d’un désir de reconnaissance et de savoir.

Elles échangent un regard de tendresse, car ce que l’enfant quête dans les yeux de sa mère, c’est La Parole de Dieu inscrite dans ce livre.
Anne, de sa main droite, avec affection, guide les doigts fins de Marie.

Les mains s’effleurent d’une caresse. C’est par l’amour que s’ouvre la mémoire, c’est par l’amour que l’on cueille la parole de vie et qu’elle se transmet.
Parée de rouge et or, comme la lumière et la vie qu’elle portera, Marie vient vers nous en sandales légères frôlant sur le sol une fleur dorée : le lys symbole de sa virginité. Tout est silence et abandon.

De son bras droit, Marie enserre une coupe vide. Dieu fera germer son Fils dans le sein de La Vierge, elle sera Mère de Jésus et la coupe emplie du sang du Christ donnera vie à tout un peuple.

Glossaire

Sainte Anne
La Bible ne nous dit rien des parents de la Vierge Marie. Le plus ancien document qui parle d’eux est le « Prot-évangile de Jacques » ou Évangile de l’enfance. Écrit au IIe siècle, ce texte ne fait pas partie des quatre évangiles retenus par l’Église ; mais il nous apprend la vie et les noms des parents de la Vierge Marie : Anne et Joachim
Patronne de la Bretagne, Sainte Anne y est très vénérée particulièrement dans la région de l’ouest de la France.

Le thème de « L’éducation de la Vierge », apparait au Moyen-Âge et se répand à partir du XVIIe siècle, suite au Concile de Trente*. Ce thème met en scène Sainte Anne apprenant à lire à sa fille, Marie.

*Concile de Trente est le dix-neuvième concile œcuménique reconnu par l’Église catholique. Convoqué par le pape Paul III en1542, en réponse aux demandes de Martin Luther et Jean Calvin dans le cadre de la réforme protestante, il débute le 13 décembre 1545 et se termine le 4 décembre 1563 dans la ville de Trente.

6

Retable de la Sainte Trinité, 1633-1640

Retable Cathedrale de la Sainte-Trinite de Laval

YouTube Logo

Voir le commentaire

Retable de la Sainte Trinité

Face à la réforme protestante, l’Église catholique romaine réagit durant le XVIe siècle par la Contre-réforme qui entraîne la transformation des décors des églises dont les retables sont les plus caractéristiques.  Le retable, du latin tabula altis (en arrière d’autel) est une construction verticale qui porte des décors sculptés, et souvent peints. Aux pieds du retable, est placé l’autel [ la table ] où est célébrée l’Eucharistie, à cette époque.

Ce retable de la Sainte Trinité est une structure architecturale en trois panneaux, avec colonnes de marbres et niches de statues ; le décor de guirlandes, corbeilles de fruits, visages d’angelots rehaussés d’or affirment un style baroque familier à notre région. On y reconnaît les caractéristiques de l’architecte lavallois Pierre Corbineau.

Trois niveaux exposent trois temps de la vie des hommes. Le premier niveau est celui du temps présent, de l’Eucharistie avec l’autel. Le deuxième niveau est le temps de la vie du Christ et du message de l’Évangile. Ici, dans la niche de l’aile gauche, on voit la statue de Saint Pierre portant la clé, symbole de son autorité déléguée à l’Église par le Christ. Dans l’alcôve de droite, Saint Jean tenant une lumière et, à ses pieds, l’aigle, son symbole. Toutes ces statues blanches et dorées aux plissés spécifiques, sont réalisées en terre cuite par Pierre Biardeau.

Le niveau supérieur qui domine la structure symbolise le temps infini de Dieu-Trinité. Là, le groupe de trois statues représente la Sainte Trinité. À gauche, le Christ, avec sa croix glorieuse, nous tend la main. À droite, Dieu le Père, à la barbe blanche, bénit l’humanité. Il porte dans sa main gauche le monde que son Fils a sauvé.
Au-dessus des deux personnages, le Saint Esprit, sous forme d’une colombe, donne souffle de vie à l’amour qui les unit. Au centre, s’impose le tableau de Paul Letourneur, allégorie de la Sainte Trinité.

Glossaire

Retable :
Le retable, du latin tabula altis (en arrière d’autel) est une construction verticale qui porte des décors sculptés, souvent peints, des sculptures et des tableaux. Face à la réforme protestante, l’Eglise catholique romaine du XVIe au XVIIIe siècle réagit par la Contre-réforme qui entraîne la transformation des décors des églises dont les retables sont les plus caractéristiques. Les retables Corbineau, du nom de l’architecte qui a défini ce style, feront la renommée des architectes lavallois dans tout l’Ouest de la France. Au XVIe siècle, la ville de Laval est un centre de création de retables très important, au point de donner naissance à une véritable école : Les « retabliers lavallois » qui ont diffusé leur art dans tout l’Ouest de la France.

Pierre Corbineau (1606-1671)
Fils d’Étienne Corbineau, est architecte à Laval et travaille beaucoup pour sa ville. Il est l’auteur de nombreux retables en Mayenne, en Ille-et-Vilaine et à Rennes où il installe un atelier en 1646. Il est l’architecte du Parlement de Bretagne et de la Cathédrale de Rennes. Il définit l’école des retabliers lavallois.

Pierre Biardeau (1608-1671)
Fils du sculpteur manceau René Biardeau, quitte Le Mans pour Laval. Il est lié à l’école lavalloise des retables par ses sculptures monumentales de terre cuite aux plissés amples et nobles qui en occupent les niches.

Paul Letourneur
F
ils de Martin Letourneur, est né à Alençon vers 1610. Peintre, il réalise ce tableau spécialement pour ce retable comme le montre la cohérence du thème de la Trinité et la ressemblance des visages de Saint Pierre et de Saint jean avec les statues dans les niches latérales du retable. La signature atteste l’année de sa réalisation : « Paul Letourneur 1640 fecit ».

7

Tableau central du retable la Sainte Trinité, 1640

Paul Letourneur, huile sur toile.
tableau du retable

YouTube Logo

Voir le commentaire

Tableau du retable « La Trinité ».

Au-dessus de l’autel, le tableau de Paul Letourneur, huile sur toile aux couleurs vives, aux dominantes rouge et jaune, occupe le centre du retable.
En haut du tableau, dans les nuées où les anges musiciens avec leurs instruments chantent et célèbrent la gloire de Dieu, trois soleils unissent leurs rayons. Ils représentent Dieu-Trinité. L’écriture : « Hi tres unum sunt » précise le symbole Trinitaire : « Ces trois sont Un ».

Un seul rayon lumineux jaillit alors. Il se déverse, sur Marie entourée des douze apôtres particulièrement expressifs. Près de la Vierge, à gauche le visage de St Pierre et, à droite celui de St Jean font chacun écho à leurs statues dans les niches latérales du retable. Alors que le peintre saisit une Pentecôte en train de s’accomplir, les visages des douze apôtres sont bouleversés. C’est la naissance de l’Église.

À la base du tableau, imitant les apôtres, deux personnages à genoux scrutent le ciel : à droite, Sainte Claire de Montefalco, sœur Augustinienne. Dans sa main droite une balance équilibre ses plateaux parfaitement : chaque personne de la Trinité, égale et distincte, a le même poids et le poids des deux autres réunies.

Face à elle, à gauche, Saint Augustin en son habit d’évêque, est en contemplation alors que la lumière divine continue son chemin vers nous, s’arrêtant sur un petit personnage.

C’est la rencontre de Saint Augustin sur une plage. Devant lui, un enfant verse dans un trou de sable, de l’eau de la mer avec une coquille. Saint Augustin lui demande : Que fais-tu ainsi ? Je veux faire entrer toute la mer dans le trou. Tu n’y arriveras jamais répond Saint Augustin. L’enfant rétorque. « Eh bien toi, tu n’arriveras jamais à comprendre la Sainte Trinité avec ta seule raison ! On ne peut comprendre ce Mystère que par la foi et avec le cœur. »

L’enfant nous regarde avec malice, donnant la même leçon à chacun d’entre nous.

Glossaire

Allégorie du Dieu Trinité par St Jean Damascène : « La Trinité est comme trois soleils, contenus l’un dans l’autre qui ne donneraient qu’une seule lumière. ».


Paul Letourneur :
F
ils de Martin Letourneur, est né à Alençon vers 1610. Peintre, il réalise ce tableau spécialement pour le retable comme le montre la cohérence du thème de la Trinité et la ressemblance des visages de Saint Pierre et de Saint jean avec les statues dans les niches latérales du retable. La signature atteste de l’année de sa réalisation : « P. Letourneur 1640 fecit. »

Saint Augustin (354-430) philosophe et théologien chrétien du début de la chrétienté. Né en Algérie, à Thagaste (aujourd’hui Souk Ahras), il fut évêque d’Hiponne (Algérie). Connu pour ses écrits, notamment « De Trinitate », il est l’un des quatre plus célèbres Pères de l’Église avec St Ambroise, St Jérôme et St Grégoire le grand.
On peut remarquer de belles factures, les statues en terre cuite de ces Saints ajoutés de St Bernard, St Benoît, et St Léon placées le long du collatéral gauche, sous une verrière. Autrefois disposées à l’extérieur, autour du portail NORD de la cathédrale, elles ont été remplacées par des copies en résine, pour les préserver.

8

La Vierge du Magnificat, XVIIe siècle

Marbre de Carrare
Vierge Magnificat

YouTube Logo

Voir le commentaire

Au fond du collatéral droit, est placée, en retable d’autel, une statue d’1m 68 de la Vierge Marie entourée d’un rayonnement de bois doré. C’est la « Vierge du Magnificat ». Elle a été rapportée de Rome et offerte à la cathédrale par un riche marchand de Laval, Julien Fardeau, en 1684.

Cette œuvre anonyme, par ses plissés, son expression et sa matière (le marbre blanc de Carrare), rappelle l’école du Bernin.

Selon l’évangile de Luc, l’ange Gabriel annonce à la Vierge Marie : « Tu vas concevoir et enfanter un Fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. ». Marie court alors en hâte vers sa cousine Élisabeth qui l’accueille et la Vierge chante sa joie. C’est ce moment que l’artiste a saisi dans l’éternité blanche d’un marbre.

Les mains de la Vierge pressent son cœur. Son souffle se dilate libérant le chant du Magnificat. « Mon âme exalte le Seigneur ». Les pieds nus de Marie ne reposent plus sur la terre, alors les plis réguliers de sa robe suggèrent son élévation tandis que sa joie débordante se glisse dans chaque pli de son manteau animé d’un souffle d’allégresse.

Le beau visage de la sculpture reflète la confiance inaltérable comme la pierre qui le taille, la paix immaculée comme le marbre qui le façonne. Son regard, levé vers le ciel, magnifie le Seigneur qui se souvient de son amour en toutes ses actions, lui qui, par Marie, réalise sa promesse.

En son sein protégé par les plissés de marbre qui se rejoignent, le Verbe se fait chair : Marie va concevoir et enfanter un Fils. Le chant de la Vierge devient alors celui de l’humanité sauvée par le Christ Jésus, annoncé par les prophètes.

Glossaire

Le Bernin : (Rome, 1598-1680)
Son art typiquement baroque est caractérisé par la recherche du mouvement, la torsion des formes, le spectaculaire et les effets d’illusion. Il se place comme la figure de proue de l’art baroque à Rome.

Marbre de Carrare :
Marbre extrait des carrières des Alpes sur le territoire de Carrare, universellement connu comme un des marbres les plus prisés pour sa blancheur lumineuse grâce au peu de veinules qu’il contient.

Collatéral :
petite nef parallèle à la nef centrale principale conduisant au déambulatoire qui entoure le chœur.

Chant du Magnificat : (St Luc, 1, 46-56)

Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon sauveur.
Le Seigneur fit pour moi des merveilles, saint est son nom ! Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes, il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères en faveur d’Abraham et de sa race à jamais
.

9

Statue Notre Dame de Pontmain, XIXe siècle

N-D de Pontmain

YouTube Logo

Voir le commentaire

Discrète, dans le déambulatoire près de la Vierge du Magnificat, la statue de Notre Dame de Pontmain nous attend. Elle nous transmet le message écrit dans le ciel d’un petit village du nord Mayenne, Pontmain. Le 17 janvier 1871, alors que la France semble être vaincue par la Prusse, pendant trois heures, une « Belle Dame », comme ils disent, apparaît à des enfants. Vêtue d’une robe bleue parsemée d’étoiles, une couronne d’or soulignée d’un liseré rouge, la Vierge leur tend les bras. Elle sourit et lève les mains dont elle agite les doigts en écoutant leurs chants et leurs prières en présence de Monsieur le curé, l’abbé Guérin. Alors s’inscrit un message dans le ciel :

Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps,
Mon Fils se laisse toucher
.

Plus tard, une croix rouge vif portant le crucifié teinté de sombre se pose dans les mains de la Vierge. Au sommet de la croix, un bandeau blanc expose : JESUS-CHRIST. C’est ce moment de l’apparition que montre cette statue. Enfin, au cours de la prière du soir, deux petites croix se posent sur les épaules de la Vierge, puis un voile blanc apparaît, monte lentement, effaçant la silhouette de « la Belle Dame ». « C’est tout fini » disent les enfants.

Ce soir- là les prussiens n’entreront pas dans Laval, la guerre est finie ! À cette déroute, aucune explication militaire. Seulement un événement dans le village de Pontmain : Notre Dame vêtue de bleu parsemé d’étoiles y est apparue dans le ciel, laissant aux villageois un message de prière par le regard de trois enfants.

Chaque année, le 17 janvier, est fêtée l’apparition de Pontmain : l’action de grâce célèbre Marie, Reine de la Paix.

Glossaire

Pontmain : lieu de l’apparition de la Vierge Marie à quatre enfants le 17 janvier 1871.

L’apparition de Notre-Dame de Pontmain est reconnue par l’Église catholique  après enquête canonique. La basilique commencée en 1872 est achevée en 1890. De nombreux pèlerins viennent progressivement de la France entière, puis de l’étranger.. La fête de Notre-Dame de Pontmain est inscrite au calendrier liturgique du diocèse, le 17 janvier.

Basilique : titre honorifique donné à une église où de nombreux fidèles viennent en pèlerinage.
Statue de Notre Dame de Pontmain. Ces statues (souvent en plâtre) sont inspirées de la description de la vision des enfants. Si les quatre moments de l’apparition sont parfois représentés, celui-ci, est le plus courant : La Vierge tient entre ses mains une croix rouge traversée d’un bandeau blanc indiquant « Jésus-Christ ». Le Crucifié est rouge foncé.

La Basilique de Pontmain est remarquable par ses vitraux. Les plus anciens, narratifs, dans le chœur, sont du peintre-verrier Rathouis. Posés en 1876. Les vitraux des transepts, en 1958. Les verrières des chapelles latérales ont été réalisées en 1890 par le maître verrier Alleaume, de Laval. Les vitraux de la nef dessinés par Maurice Rocher, sont réalisés par les ateliers Degusseau en 1950. Exceptionnels par leurs multiples bleus, ils donnent une ambiance céleste à la basilique. Au revers du portail, la rosace dont le buffet d’orgue épouse parfaitement la forme arrondie, harmonise ses couleurs avec celles des vitraux de la nef.

10

Les prêtres réfractaires, 21 janvier 1794

Bas-relief : moulage platre XXe s. Vitrail, XXe s. Tableau de René-Victor Livache, huile sur toile, XXe s.
Espace des prêtres réfractaires

YouTube Logo

Voir le commentaire

Sur le vitrail, le bas-relief et le tableau, quatorze prêtres se préparent à monter sur l’échafaud où ils seront guillotinés. Nous sommes sur l’actuelle place de la Trémoille peu avant midi le 21 janvier 1794, premier anniversaire de la mort de Louis XVI. Ces prêtres réfractaires au serment à la constitution civile du clergé, âgés ou malades, n’ont pas pu quitter la France. Emprisonnés au couvent de Patience près des Cordeliers, ils ont été amenés le matin, à pied ou en charrette pour les plus malades, dans la salle où siège le tribunal révolutionnaire. L’accusateur, Volcler, ordonné prêtre en 1790, est particulièrement violent contre le clergé qui a voulu rester fidèle à Rome.

Le jugement des quatorze prêtres est expéditif : environ trois heures, pas d’avocat, pas de témoin, une seule peine, la mort. Interrogés individuellement, ils doivent répondre au principal chef d’accusation : le refus du serment à la Constitution civile du clergé. Tout en sachant qu’ils risquent la mort, ils affirment leur foi et refusent de prêter le serment qui les mettrait en rupture avec le pape.

Quelques catholiques fidèles à leur foi et présents dans le tribunal ont pu saisir, malgré le désordre et le bruit, les réponses édifiantes de certains prêtres.

René Ambroise : « Je veux bien obéir au gouvernement mais je ne veux pas renoncer à la religion ».

Jean Triquerie : « Ah ! vraiment non, citoyen ; je serai fidèle à Jésus-Christ jusqu’à mon dernier soupir ».

Avant de monter à l’échafaud, on entend cette phrase de Joseph Pellé : « Nous vous avons appris à vivre ; apprenez de nous à mourir ».

Les quatorze prêtres sont condamnés à mort ; devant l’échafaud, ils entonnent le Salve Regina. Ils sont guillotinés avant midi. Leurs corps sont transportés au cimetière de Laval qui se trouve sur la commune d’Avesnières à la Lande de la Croix-Bataille. Leurs restes sont ramenés en 1816 dans l’église d’Avesnières.

Le dimanche 19 juin 1955, en la basilique Saint-Pierre de Rome, le pape Pie XII béatifie ces quatorze prêtres guillotinés le 21 janvier 1794, en compagnie de quatre servantes de Dieu et d’un prêtre tué alors qu’il exerçait clandestinement son ministère ; on les voit sur le vitrail. Étant morts pour avoir témoigné leur foi chrétienne, ils sont les bienheureux Martyrs de Laval.

Glossaire

René-Victor Livache, 1872-1944 :
Peintre et dessinateur né à Angers, a travaillé pour de nombreuses églises. Il a réalisé des fresques, des vitraux, notamment pour la cathédrale Saint-Maurice à Angers. Il fut directeur de l’école des Beaux-Arts d’Angers entre 1921 et 1944. Fils de peintre Victor Livache, il a été influencé dans ses couleurs et sa lumière par les grands maîtres post-impressionnistes de la peinture religieuse de son époque tel Maurice Denis.

Bas-relief, moulage en plâtre :
les 14 prêtres réfractaires montent à l’échafaud. XXe s.

Vitrail :
Posé en 2009 par l’Atelier de Didier Alliou, Le Mans, il est inspiré d’une icône sur le même thème.

Constitution civile du clergé : 
Est un décret adopté en France par l’Assemblée nationale constituante le 12 juillet 1790. Cette réorganisation fut condamnée par le pape Pie VI, le 10 mars 1791, ce qui provoqua la division du clergé français en clergé constitutionnel et clergé réfractaire.

Clergé :
Ministres ordonnés et institués dans l’Église catholique, appelés les clercs, les fidèles étant désignés par le terme de laïcs (du grec laos, le peuple).

Martyr :
Personne qui a souffert la mort pour sa foi religieuse, cause pour laquelle elle se sacrifie.

Béatification :
Déclaration, par décret pontifical, qu’une personne de foi chrétienne a pratiqué les vertus naturelles et chrétiennes de façon exemplaire et parfois héroïque.

Gaston Chérel :
Il Est historien et auteur du texte.

11

Tableau L’Adoration des mages, XVIIIe siècle.

Bon Boulogne l’Ainé
L'Adoration des mages - Bon Boulogne l’Ainé

YouTube Logo

Voir le commentaire

L’Adoration des mages par Bon Boulogne l’Ainé.

Pour la visite des trois rois mages, guidés par une étoile, le peintre crée un espace de douceur autour de l’enfant-Jésus présenté par la Vierge. Le premier mage, le plus âgé, reconnaissant l’enfant-roi, abandonne humblement sa couronne au pieds du nouveau-né, le coffret offert déborde de pièces d’or. L’enfant accueille le visiteur et le bénit. À gauche, le mage au teint d’ébène, en rouge, apporte le brûle parfum de l’encens dont il retient la chaine faisant de cette visite une célébration. Au-dessus, le troisième mage se penche, soutenant l’écrin fumant de la Myrrhe, parfum de l’embaumement.

À droite, joignant délicatement les mains, Joseph se fait spectateur admiratif et ému de la scène. Entre Joseph et le troisième mage, dans l’ombre, un personnage, peut-être le peintre lui-même, s’est glissé pour frayer un chemin à la garde royale qui arbore l’étendard glorieux de la victoire. Cette naissance préfigure la victoire de la vie sur la mort par la Résurrection future du Christ.

Au centre du cercle des visiteurs, la Vierge relève délicatement le lange qui protège l’enfant. La chair dénudée de Jésus irradie de lumière qui rejaillit sur le visage de Marie. C’est la seule source lumineuse du tableau, tous les regards puisent alors à cette source divine. Chaque visage s’en nourrit, chaque cœur s’en réjouit, chaque main cueille la grâce de cette Épiphanie.

Glossaire

Bon Boulogne l’aîné. (Paris, 1649-1717) :
Peintre et graveur français, élève de son père, Louis. Comme d’autres membres de sa famille, Bon Boulogne l’aîné montre très tôt de belles dispositions pour la peinture. Il soigne particulièrement les postures, les gestes et les mains de ses personnages. Le musée du Louvre expose régulièrement ses œuvres. Souvent de grande taille, ses huiles sur toiles témoignent de représentations savantes par la recherche approfondie de son sujet. Son “Adoration des Mages” en est un bel exemple.

Rois mages :
On appelle Rois mages, les visiteurs qui figurent dans l’épisode de l’Évangile de Matthieu. Ayant appris la naissance de Jésus, ils viennent de l’Orient à Bethléem rendre hommage au roi des Juifs, guidés par une étoile. Ils apportent des présents d’une grande richesse symbolique : or, encens et myrrhe. Selon la tradition,. ils sont trois, représentant les trois âges de la vie. (Mat, 2, 1-15)

Épiphanie :
Fête chrétienne de la visite des rois mages à Jésus. Symboliquement, l’Épiphanie est la manifestation de Jésus Christ venu dans le monde pour sauver les hommes.

12

Les grandes orgues, 1852

Cavaillé-Coll
Education de la Vierge

YouTube Logo

Voir le commentaire

Les grandes orgues

En 1852, l’abbé Davost, curé de la Cathédrale, lance une souscription pour l’achat d’un nouvel orgue. Le marché est confié au célèbre facteur d’orgue Aristide Cavaillé-Coll qui construit un instrument de deux claviers manuels et un pédalier.

Le buffet constitue la première réalisation connue d’un modèle qu’il utilisera de nombreuses fois. La partie instrumentale est notamment composée des flûtes harmoniques que Cavaillé-Coll est si fier d’avoir inventées et qui, comme les jeux gambés introduisent à l’orgue les sonorités de l’orchestre.

La grande nouveauté réside également dans la machine pneumatique Barker qui rend les claviers accouplés faciles à toucher.

La partie instrumentale est retouchée en 1870 et 1893 par Cavaillé-Coll puis au début du 20e siècle par le chanoine Auguste Fauchard, alors titulaire de l’orgue, et le facteur d’orgues nantais Georges Gloton.

Devenu injouable en 1976 après la sécheresse, l’instrument est restauré par le facteur d’orgues nantais Jean Renaud, qui choisit de revenir au plus près de l’esthétique romantique initiale.

L’orgue qui a été classé monument historique en 2001 comporte aujourd’hui 26 jeux. De dimension modeste par rapport aux grands instruments d’Aristide Cavaill-Coll, comme à Notre-Dame de Paris par exemple, la qualité de ses sonorités reste encore aujourd’hui exceptionnelle et son volume sonore remplit parfaitement la nef de la Cathédrale.

Écoutez un extrait de la 3° symphonie dite Mariale d’Auguste Fauchard et interprété par Emmanuel Hocdé.

Glossaire

Les grandes orgues  « Éveille-toi, orgue, instrument sacré, entonne la louange de Dieu, notre Créateur et notre Père ! » (Prière de bénédiction de l’orgue.)

Cavaillé-Col
Il est un facteur d’orgue né le 4 février 1811 à Montpellier et mort le 13 octobre 1899 à Paris. Il est considéré comme l’un des plus importants facteurs d’orgue du XIXe siècle. Avec l’aide de son père et de son frère, il construit des orgues innovants de nombreuses églises à Paris, (St Denis), en province et dans le monde entier.

Auguste Fauchard (1881-1957)
chanoine, titulaire de l’orgue Cavaillé-Coll de la cathédrale de Laval, fut un organiste et compositeur de premier plan au XXe siècle. Un enregistrement récent de ses œuvres a fait sortir de l’ombre sa musique clairement apparentée à celle de son maître, Louis Vierne.

Emmanuel Hocdé :
Né en 1970 à Château-Gontier en Mayenne. Il étudie l’orgue au Conservatoire National de Région de St-Maur-des-Fossés, puis au Conservatoire National de Région de Lyon (Premier Prix). Enfin au Conservatoire de Musique de Paris en 1992 où il remporte un Premier Prix d’orgue et un Premier Prix de basse continue.

Aujourd’hui titulaire de l’orgue de la cathédrale depuis 2014, Emmanuel Hocdé a enregistré plusieurs CD dont celui de la 4ème symphonie du lavallois Auguste Fauchard aux éditions Hortus.

Le buffet d’orgue 
Partie visible de l’orgue, structure de menuiserie dans laquelle sont placés les tuyaux et les sommiers de l’orgue. Il sert à cacher et à protéger l’intérieur de l’orgue, et fait aussi fonction de porte-voix et de résonateur.

Console : La console est comme un bureau où l’organiste s’assoit pour jouer face à un ou plusieurs claviers. Elle comporte aussi un pédalier, clavier actionné par les pieds. Les consoles présentent des tirants de registre qui servent à sélectionner les jeux.

Jeu d’orgue : Série de tuyaux qui donnent le même timbre. Chaque jeu représente l’équivalent d’un instrument de musique : les tuyaux d’un même jeu sont fabriqués avec le même matériau et sont de la même forme. Leurs dimensions sont harmonieusement proportionnées. Les grands tuyaux ont les sons les plus graves et les plus petits des sons aigus.

On nomme un jeu par son timbre et par la taille du plus grand tuyau qui se mesure en pieds. Les sonorités d’un orgue sont multiples grâce aux nombreuses combinaisons possibles des jeux.

Flûtes harmoniques : Développé et inventé par Cavaillé-Coll, le jeu de Flûte harmonique est caractéristique de l’orgue romantique. Il rappelle par sa sonorité la flûte traversière.

Jeux gambés :
Cette famille de jeux imite le mordant et la douceur des instruments à cordes.

Jean-Philippe Ory :
Est titulaire ajoint de l’orgue et l’auteur du texte.

13

Mosaïque de la porte de la Miséricorde, octobre 2016

Mosaïque de Marie-Noëlle GARRIGOU, atelier Mosaïciel
Mosaique de la porte de la Misericorde

YouTube Logo

Voir le commentaire

Comme le fronton du tableau du retable « la Trinité », la mosaïque, du portail ouest de la cathédrale, reprend les trois lobes lumineux desquels émane une seule lumière, source de l’amour divin. Trois “Personnes, égales et distinctes” y vivent l’intensité insondable du mystère chrétien de Dieu-Trinité : Amour absolu qui se donne à l’infini et embrasse l’humanité, au centre, sous l’aspect du couple Adam et Eve.

À droite, la Personne du Père s’incline vers Eve, l’invitant délicatement de la main. Par ce geste, Il accueille et comble l’Humanité de l’Amour miséricordieux dont Il est la source.

Le drapé de son manteau est rouge, couleur de la vie, de l’Amour, de la royauté et du divin. À chacun de ses bords, ce manteau, matrice de vie, s’élargit et adhère au lobe qui le magnifie.

Fidèle à la parole du Christ en Saint Jean : “ Celui qui m’a vu a vu le Père” (Jn 14, 9), le visage du Père, est semblable à celui du Fils.

À gauche, la Personne du Fils surgit dans une dynamique constante. Abaissé au degré du monde, avec tendresse, il pose la main sur l’épaule d’Adam, guidant le couple vers La Personne du Père. Son manteau est bleu, couleur de l’humain, de la Vérité et de la Sagesse : « Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » (Jn 3, 17)

Dans le lobe supérieur, sous l’apparence de la colombe, la Personne de l’Esprit, répand la lumière de l’Amour Trinitaire par toute la terre : sur nous qui entrons dans l’église, sur nous, hommes et femmes de tous pays, touchés par le souffle de l’Esprit de Force, de Douceur et d’Amour.

Glossaire

La mosaïque est un art iconographique qui utilise des fragments de pierre, marbre, granit, pâte de verre, assemblés à l’aide d’enduit, pour représenter des motifs, des scènes, ou des figures.
50 000 tesselles ou petites pierres environ d’1cm, coupées une à une à la main, colorent ce tympan, lui donnant une réalité vivante.

Tympan :
surface verticale d’un fronton de portail offert à une expression iconographique.

Marie-Noëlle Garrigou, installée à St-Jean-en-Royans, (Drôme), est née dans les “icônes” de par l’enseignement reçu par sa mère Ludmilla Garrigou Tichenkova. Après l’école des Beaux-Arts de Valence, elle poursuit ses études dans l’art de la mosaïque à la prestigieuse École d’Art de Ravenne (Italie). Elle compose des fresques-mosaïque et donne des cours d’icônes et de mosaïque.

Réalisation : Il a fallu quatre ans pour que ce projet aboutisse en septembre 2016. Choix du croquis, choix de couleurs, décision des auréoles crucifères : auréoles marquées de la croix rappelant la crucifixion, pour chaque personne de la Trinité : or blanc sur or jaune.

© Conception : Commission diocésaine d’art sacré ( CDAS ) avec le soutien du Service du Patrimoine de la Ville de laval.
©Textes : Marie-Eline Guihaire, Gaston Chérel, Jean-Philippe Ory, Stéphane Hiland.
© Voix : Marie-Eline Guihaire, Yves Guihaire, Gaston Chérel, Christèle de Limerville, Stéphane Hiland.
Réalisation : Service de communication du diocèse de Laval.
© Photos : Yves Guihaire.