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Histoire et architecture
Église Saint Vénérand

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Histoire et architecture
Christèle de Limerville, Radio-Fidélité Mayenne, interroge Amélie de Sercez-Granger.
CdeL : Avant d’aborder la visite de l’église Saint-Vénérand de Laval, écoutons Amélie de Sercez-Granger du Service Patrimoine de la ville de Laval, nous conter l’histoire et l’architecture de ce bijou de l’art renaissance :
Cette église qui est le symbole de la Renaissance à Laval est à mettre en lien avec une période de prospérité économique qui engendre aussi un essor démographique pour la ville de Laval et cet essor est tout particulièrement visible dans le faubourg du Pont-de-Mayenne. C’est effectivement un faubourg en pleine expansion grâce, notamment, au développement du commerce de la toile de lin ; donc c’est un faubourg qui est très riche avec de nombreux marchands de toile qui sont installés ; à tel point que les habitants vont réclamer rapidement au comte de Laval d’avoir leur propre église paroissiale pour ne plus avoir à se rendre à St Melaine. Car les habitants du faubourg n’avaient pas le droit de se rendre à la Trinité, ils devaient se rendre à St Melaine qui était distante de 3 km de ce faubourg.
Ils vont donc faire appel au comte de Laval et ce dernier va faire don à ces futurs paroissiens des reliques de saint Vénérand qui, auparavent, étaient conservées dans l’église d’Acquigny, dans l’Eure. La première pierre de cette église va être posée le lundi 16 mai 1485, à 8 heures du matin, par le comte Guy XIV de Laval. Les travaux vont s’étaler sur à peu près 80 ans.
En 1500, la flèche du clocher, cette flèche très fine qui surmonte la croisée du transept va être élevée par le charpentier Jean Bodin, puis, en 1522, c’est la partie basse du portail qui va être achevée, une partie basse qui est encore dans le style gothique flamboyant, on ne rentre pas encore dans le style de la Renaissance, ce qui sera le cas, par contre, pour la partie supérieure du portail où là on a une référence à l’architecture antique, il ne faut pas oublier que la Renaissance, c’est un retour à l’antiquité ; donc, on va avoir un arc en plein cintre, avec un intrados qui est sculpté avec un décor floral qui est extrêmement important et cet intrados est surmonté par un fronton triangulaire que l’on retrouve notamment au niveau des temples antiques.
Donc une architecture qui fait référence à cette antiquité et une architecture que l’on va retrouver, aussi, au niveau de la voute du chœur qui est une voute à caissons sculptés, tout comme l’intrados de l’arc, et donc un décor qui rappelle le portail, un chœur qui va être achevé en 1565, parce qu’on s’est très vite rendu compte que cette église était trop petite et qu’il fallait l’agrandir. Donc, on l’a agrandie, notamment en mordant sur le cimetière.
Merci, Amélie de Sercez-Granger. Et pour quelques anecdotes complémentaires, cliquez sur le 2e module, intitulé « Pour en savoir plus »
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Histoire et architecture, en savoir plus
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Pour l’anecdote, la construction de ce cimetière que nous avons évoquée précédemment a été rocambolesque : Nous sommes en 1499, et un bourgeois de ce faubourg, Colas Hutin, se propose d’acheter les terrains nécessaires à l’aménagement du cimetière. Ces terrains, jointifs de l’église, appartenaient à une certaine veuve Heumont qui refusa de les vendre car « c’est un déshonneur de se séparer des terres offertes et héritées de ses ancêtres. » Alors, on va essayer de faire pression sur cette veuve ; même l’évêque du Mans et le comte de Laval vont s’y mettre. Les paroissiens, de leur côté, vont organiser des veillées de prière sous ses fenêtres avec tous les notables du faubourg.
Il faut imaginer la scène : nous avons un pâle soleil d’hiver qui éclaire le jardin et ses arbres dépouillés de toutes leurs feuilles, cette foule respectueuse, mais animée, progresse en procession avec les marchands, puis les membres du clergé puis le comte de Laval. Et, recroquevillée dans un coin, la veuve (et ses enfants) persistent dans son refus mais une hésitation commence à poindre. Au bout de plusieurs heures, Guy XV demande d’aller chercher dans l’église les reliques de saint Vénérand qu’il avait données pour cette paroisse.
Donc, on apporte les reliques dans le jardin avec force torches et cierges allumés tout autour, le peuple se met à genoux, commence à réciter des prières, à évoquer l’Esprit-Saint pour qu’il inspire la veuve et ses enfants. La veuve commence à céder, l’acte de vente est passé devant un certain Guillaume Le Doyen, notaire de son état, mais, surtout, historien de ce faubourg qui a laissé son nom à la place qui a, désormais, remplacé ce cimetière depuis la Révolution française.
Glossaire
La Renaissance : grande période de rénovation culturelle dans l’Europe des XVe et XVIe siècles, dans les domaines des idées, littérature, arts et sciences, et aussi dans ceux de l’économie et du social.
Reliques : Fragment du corps d’un saint (ou objet associé à la vie du Christ ou d’un saint) auquel on rend un culte.
Guy XIV de Laval, ou François de Laval-Montfort (1406 – 1486) est baron puis comte de Laval. Il accrut considérablement le prestige et la renommée des Laval, par son combat auprès de Jeanne d’Arc, son mariage avec une fille du duc de Bretagne, sa qualité d’intermédiaire entre le duc de Bretagne et le roi de France et sa proximité avec l’entourage du souverain.
Transept : Nef transversale qui coupe la nef principale d’une église formant une croix : La croisée du transept.
Style gothique flamboyant : Le style flamboyant est la troisième période du style gothique ou ogival. C’est Auguste Le Prévôt qui a donné cette dénomination à ce style dont les nervures ondoient et serpentent comme des flammes. Cette nouvelle forme dans l’architecture et les arts décoratifs apparaît au XVe siècle. Les fenestrages, les arcatures, les roses, les dais découpés, les clochetons aigus se multiplient dans la sculpture du bois et dans la ciselure du métal. L’abondance des choux frisés, des chardons et des houx dans la décoration lui a donné également le nom de style ogival fleuri.
Arc en plein cintre : Contraire de l’arc brisé (époque gothique), arc semi circulaire, sans brisure spécifique de l’époque romane. L’arc plein cintre est fréquemment réutilisé à partir de la Renaissance.
Intrados : Partie intérieure et concave d’un arc, d’une voûte.
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Le chœur
l’autel et l’ambon, 2013.

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Le chœur ou Espace liturgique
À la croisée du transept et de la nef, l’espace liturgique comporte l’autel, table de l’eucharistie, l’ambon, lieu des lectures à gauche et le siège de présidence. Cet autel, a été réalisé en 2013 à partir d’un bas-relief en bois du XVIIe siècle, vestige d’un autel disparu. Dans l’Évangile de Jean, Jean-Baptiste appelle Jésus : “L’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde”. (Jn 1, 20) Ici, l’Agneau au magnifique pelage, est couché sur la croix dorée de la Résurrection.
Le tout repose sur l’imposant livre rouge, la Bible scellée par sept médaillons aux croix d’or, les sept sceaux. Dans l’Apocalypse, l’Agneau ouvre un à un les sept sceaux. Il représente le Christ qui libère l’humanité du mal par sa mort et sa Résurrection célébrée à chaque eucharistie avec ce verset : « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau » (Ap.19, 9)
Aux angles de l’autel des visages d’anges symbolisent les quatre évangélistes. Devant, la figure de gauche, montre saint Jean, les yeux clos pour sa vision intérieure. Celle de l’angle droit sourit : c’est saint Luc qui montre le Christ miséricordieux. À l’angle arrière gauche, est figuré saint Marc, les lèvres fermées, fidèles au secret messianique. Sur l’angle arrière droit, saint Matthieu ouvre les lèvres pour proclamer la Bonne Nouvelle du salut.
À gauche de l’autel, voici l’ambon. Sa forme est inspirée de la vision de saint Jean : « Je vis un livre en forme de rouleau ». Là est posé la Bible pour les lectures. Sur le médaillon central : l’Agneau debout porte la croix glorieuse. Vivante est la Parole de Dieu.
Glossaire
Espace liturgique ou chœur : espace dédié à la célébration. C’est là que se fonde la vie des fidèles rassemblés pour l’Eucharistie célébrée dans cet espace au mobilier spécifique.
Eucharistie : mémorial du dernier repas de Jésus avec ses apôtres qui rend présent le sacrifice de la croix et la Résurrection du Christ.
Ambon : (signifie monter) lieu où sont proclamés les textes tirés de la Bible, (Ancien et Nouveau Testaments) dits « Parole de Dieu ». Là, le prêtre ou le diacre commente les Écritures par l’homélie. Le diacre (ou les fidèles laïcs) y prononce la prière universelle.
Autel : (de altus : haut). Table consacrée autour de laquelle se rassemble la communauté chrétienne pour célébrer l’Eucharistie.
Bible : ensemble de textes considérés comme sacrés par les juifs et les chrétiens. Elle est constituée de deux parties : l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Seul l’Ancien Testament est retenu par le judaïsme. Le Nouveau Testament est commun aux Églises chrétiennes. Il regroupe les écrits relatifs à Jésus-Christ et à ses disciples : les quatre Évangiles canoniques, les Actes des Apôtres, les Épîtres des apôtres et de saint Paul et l’Apocalypse de saint Jean.
Évangile : récit de la vie et de l’enseignement de Jésus, appelé par les chrétiens Jésus-Christ. Quatre récits, appelés canoniques, sont reconnus par les Églises chrétiennes. Celui de saint Mathieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean. Les Évangiles annoncent la « Bonne Nouvelle du salut » à tous les hommes.
Homélie : L’homélie consiste, à expliquer la foi en lien avec la vie chrétienne à partir des lectures de la Bible, en suivant l’année liturgique, commentées à chaque eucharistie.
Texte de l’Apocalypse : dernier livre du Nouveau Testament écrit par saint Jean à la fin de sa vie, à Patmos. Ses visions, inspirées à l’apôtre par les textes des prophètes Daniel et Ézechiel, ont un sens de « Révélation prophétique » car l’apôtre saint Jean est invité par un ange à voir le monde céleste dans sa magnificence. Il décrit ce Monde Nouveau après la mort sous forme de Cité Sainte appelée aussi « La Jérusalem céleste ».
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Retable de sainte Anne
1606, François Chantepie – Groupe sculpté terre cuite naturelle.

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Les retables du XVIIe et XVIIIe siècles de l’église Saint-Vénérand, font partie des retables lavallois très réputés. Ici, par une structure simple en trois pans, ils mettent en valeur les statues des saints qu’ils vénèrent dans la sobriété. Corbeilles de fruits et têtes d’angelots restent discrètes. Une belle dorure donne aux sommets des colonnes corinthiennes un élan de lumière. Dans l’encadrure de leurs niches, le doré éclaire les statues de terre cuite parfois sans polychromie.
La transmission de la foi est honorée par ce retable de 1606 de François Chantepie. Sur le degré supérieur, de chaque côté du vitrail qui représente des scènes de vies de saints, voici deux statues de terre cuite monumentales. À gauche, saint Ambroise, à droite saint Augustin. Tous deux furent évêques aux IVe et Ve siècles. Leurs attributs : le livre et la mitre. Docteurs de l’Église, leurs écrits font encore autorité de nos jours.
Au niveau inférieur, deux belles statues de même facture. À gauche un saint non identifiable sans ses attributs, tout à droite sainte Élisabeth de Hongrie. À ses pieds la couronne qu’elle abandonne pour consacrer sa vie à Dieu en disant : je ne saurais porter une couronne d’or quand mon Dieu porte une couronne d’épine.
Au centre du retable, l’Éducation de la Vierge. Sainte Anne apprend à lire à Marie qui a ouvert le livre des Écritures Saintes. La mère, accompagnant l’adolescente, nous montre que transmettre la foi, c’est marcher ensemble sur le chemin de la connaissance.
Glossaire
Retable :
Le retable, du latin tabula altis (en arrière d’autel) est une construction verticale qui porte des décors sculptés, souvent peints, des sculptures et des tableaux. Face à la réforme protestante, l’Église catholique romaine du XVIe au XVIIIe siècle réagit par la Contre-réforme qui entraîne la transformation des décors des églises dont les retables sont les plus caractéristiques. Au XVIe siècle, la ville de Laval est un centre de création de retables très important, au point de donner naissance à une véritable école : Les « retabliers lavallois » qui ont diffusé leur art dans tout l’Ouest de la France. Parmi les retabliers, architectes : Pierre Corbineau, Tugdual Caris et, moins connus, René et François Chantepie, Antoine Agenyau et Jean Martinet.
Mitre :
Coiffure liturgique, distinctive des évêques de l’Église catholique.
Docteurs de l’Église :
Hommes, femmes intellectuels dont les écrits font autorité dans l’Église catholique
Le thème de « L’éducation de la Vierge »
Il apparait au Moyen-Âge et se répand à partir du XVIIe siècle, suite au Concile de Trente*. Ce thème met en scène sainte Anne apprenant à lire à sa fille, Marie.
Sainte Anne :
La Bible ne nous dit rien des parents de la Vierge Marie. Le plus ancien document qui parle d’eux est le « Prot-évangile de Jacques ». Écrit au IIe siècle, ce texte ne fait pas partie des quatre évangiles retenus par l’Église ; mais il nous apprend la vie et les noms des parents de la Vierge Marie : Anne et Joachim. Patronne de la Bretagne, sainte Anne y est très vénérée ainsi que dans la région de l’ouest de la France.
Polychromie :
Teinture des sculptures par plusieurs couleurs.
Terres cuites du Maine.
Du XVIe au XVIIe siècle, le Maine est un foyer artistique réputé pour la qualité des productions de ses sculpteurs, spécialisés en terre cuite, formés par des sculpteurs italiens venus trouver au Mans la même terre d’argile qu’à Modène d’où ils venaient. Certains de ces artistes ont installé leur atelier à Laval ou à Angers, comme Pierre Biardeau, et ont ainsi largement contribué aux fastueux décors des édifices religieux, les retables, de toute la région. Les commandes ont afflué de tout l’Ouest de la France. Ainsi, beaucoup d’œuvres majeures de la statuaire française ornent encore nombre d’églises dans le Maine, en Anjou, en Touraine, en Poitou ou en Bretagne. Les noms les plus connus de ces dynasties de terracottistes (ainsi appelle-t-on les sculpteurs de terre cuite) sont Hoyau, Delabarre, Biardeau…
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Retable de saint Joseph
XVIIIe siècle, groupe sculpté, terre cuite polychrome.

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Les retables de saint Joseph et de saint Jean Baptiste encadrent la composition dédiée à Notre-Dame des anges. Construit au XVIIIe siècle et comprenant des statues de terre cuite polychrome, celui-ci est centré sur saint Joseph, époux de Marie et père nourricier de Jésus. Après la naissance de Jésus et la Fuite en Égypte, saint Joseph est souvent représenté au travail dans son atelier de charpentier. Ce retable est original : saint Joseph apparaît comme un père attentif et soucieux de guider les pas de son fils qui grandit. L’autre particularité de ce retable est de représenter Jésus à l’âge de sept ou huit ans, ce qui est rare dans l’iconographie chrétienne. Sa coiffure, est celle de jeunes garçons à l’époque de la sculpture.
Sur le vitrail situé au-dessus de ce retable, la vie de saint Joseph est résumée en quatre tableaux : dans la partie inférieure, un ange annonce à saint Joseph que Marie va mettre au monde le Fils de Dieu puis c’est le Mariage de Marie et Joseph tenant un baton fleuri. Plus haut, est représentée la Fuite en Egypte et enfin La mort de saint Joseph.
Deux statues complètent cette structure : à gauche, saint François d’Assise, fondateur de l’ordre franciscain, contemple un crucifix ; à droite, saint Louis, roi de France, dont le costume royal est orné de fleurs de lys, tient le globe terrestre retenu par une couronne d’épine.
Saint François d’Assise et saint Louis sont deux figures très différentes de la sainteté au XIIIe siècle, mais, comme saint Joseph, par la confiance qu’ils ont en Dieu, ils sont des guides de piété.
Glossaire
Retable :
Le retable, du latin tabula altis (en arrière d’autel) est une construction verticale qui porte des décors sculptés, souvent peints, des sculptures et des tableaux. Face à la réforme protestante, l’Église catholique romaine du XVIe au XVIIIe siècle réagit par la Contre-réforme qui entraîne la transformation des décors des églises dont les retables sont les plus caractéristiques. Au XVIe siècle, la ville de Laval est un centre de création de retables très important, au point de donner naissance à une véritable école : Les « retabliers lavallois » qui ont diffusé leur art dans tout l’Ouest de la France. Parmi les retabliers, architectes : Pierre Corbineau, Tugdual Caris et, moins connus, René et François Chantepie, Antoine Agenyau et Jean Martinet.
Mitre :
Coiffure liturgique, distinctive des évêques de l’Église catholique.
Docteurs de l’Église :
Hommes, femmes intellectuels dont les écrits font autorité dans l’Église catholique
Le thème de « L’éducation de la Vierge »
Il apparait au Moyen-Âge et se répand à partir du XVIIe siècle, suite au Concile de Trente*. Ce thème met en scène sainte Anne apprenant à lire à sa fille, Marie.
Sainte Anne :
La Bible ne nous dit rien des parents de la Vierge Marie. Le plus ancien document qui parle d’eux est le « Prot-évangile de Jacques ». Écrit au IIe siècle, ce texte ne fait pas partie des quatre évangiles retenus par l’Église ; mais il nous apprend la vie et les noms des parents de la Vierge Marie : Anne et Joachim. Patronne de la Bretagne, sainte Anne y est très vénérée ainsi que dans la région de l’ouest de la France.
Polychromie :
Teinture des sculptures par plusieurs couleurs.
Terres cuites du Maine.
Du XVIe au XVIIe siècle, le Maine est un foyer artistique réputé pour la qualité des productions de ses sculpteurs, spécialisés en terre cuite, formés par des sculpteurs italiens venus trouver au Mans la même terre d’argile qu’à Modène d’où ils venaient. Certains de ces artistes ont installé leur atelier à Laval ou à Angers, comme Pierre Biardeau, et ont ainsi largement contribué aux fastueux décors des édifices religieux, les retables, de toute la région. Les commandes ont afflué de tout l’Ouest de la France. Ainsi, beaucoup d’œuvres majeures de la statuaire française ornent encore nombre d’églises dans le Maine, en Anjou, en Touraine, en Poitou ou en Bretagne. Les noms les plus connus de ces dynasties de terracottistes (ainsi appelle-t-on les sculpteurs de terre cuite) sont Hoyau, Delabarre, Biardeau…
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Retable de Notre-Dame des Anges
– 1748 –

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Au chevet de l’église, rythmé par la lumière des vitraux qui représentent des scènes de la vie de Jésus, le retable Notre-Dame des Anges de 1748 forme l’espace de gloire. Dans les niches latérales des ailes convexes, voici deux statues en terre cuite du XVIIIe siècle. À gauche la statue de saint Pierre tenant son attribut, la clé ; à droite celle de saint Paul portant l’épée. Le tableau central est inspiré du texte final de l’Apocalypse. Saint Jean est invité par un ange à voir le monde céleste dans sa magnificence. Sur fond bleu, dans les nuées, voici la Cité Sainte. Là, se détache une statue de Marie, haut-relief en terre cuite du XVIIe siècle, dans le style de Charles Hoyau.
La Vierge, drapée de blanc ourlé d’or est en élévation. Ses pieds reposent sur un croissant de lune. Quatre anges, prêts à la couronner, chantent sa louange : « Un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles… » (Ap 12,1). Ici, Autour du visage ravi de Marie, sous forme d’étoiles voici les douze tribus d’Israël accueillies dans la Cité de Dieu décrite par St Jean. « la cité était en or pur semblable à du cristal. […] la gloire de Dieu l’illumine, et sa source de lumière, c’est l’Agneau. » (Ap 21, 18. 23).
La Vierge est dans l’allégresse. Selon l’Apocalypse, Marie symbolise l’humanité réconciliée, « épousée par le Christ » qui, après sa mort sur la croix, célèbre son festin de noces à chaque Eucharistie. « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! » (Ap 19, 9)
Glossaire
Retable :
Le retable, du latin tabula altis (en arrière d’autel) est une construction verticale qui porte des décors sculptés, souvent peints, des sculptures et des tableaux. Face à la réforme protestante, l’Église catholique romaine du XVIe au XVIIIe siècle réagit par la Contre-réforme qui entraîne la transformation des décors des églises dont les retables sont les plus caractéristiques. Au XVIe siècle, la ville de Laval est un centre de création de retables très important, au point de donner naissance à une véritable école : Les « retabliers lavallois » qui ont diffusé leur art dans tout l’Ouest de la France. Parmi les retabliers architectes : Pierre Corbineau, Tugdual Caris et moins connus, René et François Chantepie, Antoine Agenyau et Jean Martinet.
Chevet d’église :
Désigne l’extrémité du chœur d’une église derrière le maître-autel, on peut l’appeler aussi « espace de gloire » lorsqu’il montre un espace particulièrement riche en symboles relatifs à la fin des temps, en écho à l’espace liturgique où on célèbre la mort et la Résurrection de Jésus.
Pierre Biardeau
Il est né au Mans en 1608 d’un père sculpteur et mort à Angers en 1671. Il quitte Le Mans et établit son atelier à Angers, au milieu des années 1630. Il suscite l’émergence d’un nouveau foyer artistique en concurrence avec celui des terracottistes manceaux. Lui-même construisant des retables, il est lié à l’école lavalloise des retables par ses sculptures monumentales de terre cuite aux plissés amples et nobles qui en occupent les niches.
Texte de l’Apocalypse :
Dernier livre du Nouveau Testament écrit par saint Jean à la fin de sa vie, à Patmos. Inspirées à l’apôtre par les textes des prophètes Daniel et Ézechiel, ses visions, ont un sens de « Révélation prophétique » d’un « monde Nouveau », ou Cité Sainte appelée aussi la Jérusalem céleste.
La Cité Sainte :
Autrefois appelée le Paradis, c’est l’état de félicité auprès de Dieu. L’Église sur terre est signe de La Cité Sainte appelée aussi la Jérusalem céleste.
Autel : (de altus : haut).
Table consacrée autour de laquelle se rassemble la communauté chrétienne pour célébrer l’Eucharistie.
Bible :
Ensemble de textes considérés comme sacrés par les juifs et les chrétiens. Elle est constituée de deux parties : l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Seul l’Ancien Testament est retenu par le judaïsme. Le Nouveau Testament est commun aux Églises chrétiennes. Il regroupe les écrits relatifs à Jésus-Christ et à ses disciples : les quatre Évangiles canoniques, les Actes des Apôtres, les Épîtres des apôtres et de saint Paul et l’Apocalypse de saint Jean.
Évangile :
Récit de la vie et de l’enseignement de Jésus, appelé par les chrétiens Jésus-Christ. Quatre récits, appelés canoniques, sont reconnus par les Églises chrétiennes. Celui de saint Mathieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean. Les Évangiles annoncent la « Bonne Nouvelle du salut » à tous les hommes.
Homélie :
L’homélie consiste, à expliquer la foi en lien avec la vie chrétienne à partir des lectures de la Bible, en suivant l’année liturgique, commentées à chaque eucharistie.
Texte de l’Apocalypse :
Dernier livre du Nouveau Testament écrit par saint Jean à la fin de sa vie, à Patmos. Ses visions, inspirées à l’apôtre par les textes des prophètes Daniel et Ézechiel, ont un sens de « Révélation prophétique » car l’apôtre saint Jean est invité par un ange à voir le monde céleste dans sa magnificence. Il décrit ce Monde Nouveau après la mort sous forme de Cité Sainte appelée aussi « La Jérusalem céleste ».
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Retable de saint Jean-Baptiste
-1743 –
Groupe sculpté le Baptême du Christ, terre cuite polychrome.

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Ce retable de 1743 représente le baptême de Jésus. Saint Jean-Baptiste est couvert d’une peau de bête et il tient dans sa main gauche un bâton en forme de croix, l’étendard de la Résurrection. À gauche, Jésus, posant un genou à terre, a une attitude humble et recueillie. Il reçoit l’eau du Jourdain qui descend de la coquille tenue par saint Jean-Baptiste. Au-dessus, l’Esprit saint est représenté par une colombe. Saint Luc rapporte que, du ciel une voix se fait entendre : « Tu es mon fils bien-aimé ».
Ici, les visages de saint Jean-Baptiste et de Jésus se ressemblent : ils sont cousins, Jean-Baptiste paraît un peu plus âgé. L’ensemble est remarquable par la finesse des traits permise par la terre cuite.
A gauche, saint François de Sales, évêque catholique mort en 1623, est connu pour ses prédications en Savoie. Il a fondé avec Jeanne de Chantal l’ordre de la Visitation. A droite, Sainte Thérèse d’Avila, religieuse décédée en 1582, qui a réformé l’ordre du Carmel. À la suite de saint Jean Baptiste, saint François de Sales et sainte Thérèse d’Avila sont deux figures majeures de la spiritualité chrétienne. Ils ont marqué le catholicisme du XVIIe siècle.
Au-dessus du retable, le vitrail est consacré à saint Jean Baptiste. Il représente, en bas l’annonce de sa naissance à son père, Zacharie, la Circoncision, puis en haut, le baptême de Jésus et enfin, Jean-Baptiste décapité. Sa tête est apportée à Hérodiade, femme d’Hérode Antipas. Saint Jean-Baptiste est venu annoncer Jésus, Agneau de Dieu, il est le Précurseur.
Glossaire
Retable :
Le retable, du latin tabula altis (en arrière d’autel) est une construction verticale qui porte des décors sculptés, souvent peints, des sculptures et des tableaux. Face à la réforme protestante, l’Église catholique romaine du XVIe au XVIIIe siècle réagit par la Contre-réforme qui entraîne la transformation des décors des églises dont les retables sont les plus caractéristiques.
Terre cuite polychrome :
Matériau obtenu par la cuisson de l’argile, la terre cuite est utilisée pour réaliser des poteries, des sculptures et pour des fabrications de matériaux de constructions, briques, tuiles ou carreaux. Lorsqu’elle est peinte elle est dite polychrome (peinte de plusieurs couleurs). Ici elle est utilisée pour la sculpture de grandes statues.
Saint Jean-Baptiste :
Le cousin du Christ par sa mère Elisabeth, et le dernier des prophètes, il était le précurseur du Christ, le prophète qui a annoncé sa venue, l’a baptisé sur les bords du Jourdain après l’avoir désigné comme « l’agneau de Dieu ».
Étendard de la Résurrection :
Dans l’iconographie chrétienne, drapeau marqué d’une croix rouge que porte Jean-Baptiste pour annoncer que le Christ ressuscitera. Après sa mort le Christ porte le même drapeau pour montrer qu’il est ressuscité.
Baptême :
Le baptême ou baptême d’eau, sacrement, rite, symbolisant la nouvelle vie du croyant chrétien.
Jourdain :
Le mot Jourdain vient de l’hébreu et désigne le fleuve où Jésus a été baptisé (entre autres épisodes célèbres ayant pour cadre ce fleuve-frontière de la Terre sainte et qui se jette dans la mer Morte).
Ordre religieux :
Rassemble des personnes liées par des vœux solennels et observant la même règle religieuse.
Ordre de la Visitation :
Fondé à Annecy en 1610 par saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal. Il compte actuellement environ 2500 moniales réparties dans près de 150 monastères.
Ordre du Carmel :
Ordre religieux catholique contemplatif. Ses membres sont appelés carmes (pour les hommes) et carmélites (pour les femmes). Leur père spirituel est le prophète Elie. Fondé par des ermites sur le mont Carmel en Palestine à la fin du XIIe siècle.
Circoncision :
Du latin :circumcisio, « fait de couper autour, découpe », désigne, dans sa forme la plus répandue, l’ablation totale ou partielle du prépuce. La circoncision rituelle a été pratiquée pour des motifs culturels et religieux depuis l’Antiquité en Égypte antique puis dans le judaïsme et l’islam.
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Retable des Évêques
– 1732 –
Groupe sculpté : saint Julien, terre cuite naturelle.

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Le retable des évêques, daté de 1732, dominé par ce qui semble être du marbre vert, comprend cinq niches occupées par des statues d’évêques. Au centre de la partie inférieure, saint Julien fait jaillir de l’eau que recueille une femme tenant une cruche.
Cette eau renvoie au baptême de Jésus représenté sur un retable voisin. Le baptême permet d’entrer dans la communauté des chrétiens. Saint Julien est le premier évêque du Mans et il a vécu (probablement) au IVe siècle. Il est le patron du diocèse du Mans auquel Laval était rattachée jusqu’à la création du diocèse en 1855.
D’autres évêques, ayant eu un rôle majeur dans l’évangélisation, sont aussi présents ici : dans la partie supérieure, saint René, évêque d’Angers et saint Malo (qui a donné son nom à la ville actuelle). En bas, à gauche, est placée la statue de saint Melaine, évêque de Rennes au début du VI e siècle. A
Ainsi était nommée la paroisse rurale qui existait sur la rive gauche de la Mayenne avant la construction de l’église Saint-Vénérand. Les populations de l’Ouest sont très attachées à leurs évangélisateurs.
En bas, à droite, en habit de chœur, saint Charles Borromée, archevêque de Milan au XVIe s., est populaire car il allait porter la communion a des personnes atteintes de la peste : il est un exemple de bon prêtre après le Concile de Trente.
Sur le vitrail au-dessus du retable, : saint Rémi baptise Clovis et saint Germain accueille sainte Geneviève, patronne de Paris ; en bas, à gauche, Saint Melaine guérit un enfant. Enfin à droite saint Martin partage son manteau avec un pauvre. Ces scènes célèbrent les grands moments du début de l’évangélisation de la France.
Glossaire
Évêque :
Dans la hiérarchie catholique, l’évêque est responsable d’un diocèse : territoire géographique.
Diocèse :
Territoire placé sous la responsabilité d’un évêque, et divisé en paroisses.
Paroisse :
Subdivision de base d’un diocèse de l’Église dont un curé a la charge.
Évangile :
Relate la vie et l’enseignement de Jésus de Nazareth, appelé par les chrétiens Jésus-Christ. Quatre récits, appelés canoniques, sont reconnus par les Églises chrétiennes. Celui de saint Mathieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean. Les Évangiles annoncent la « Bonne Nouvelle du salut » à tous les hommes.
Évangélisateur :
Celui qui prêche l’Evangile pour ramener des coeurs au Christ.
Baptême :
Par le baptême, le chrétien est plongé dans la mort et la résurrection du Christ symbolisé par l’eau. Ainsi il fait partie de la communauté des chrétiens.
Concile :
Assemblée de tous les évêques convoqués par le pape pour une élaboration collégiale de points spécifiques de la foi chrétienne.
Concile de Trente :
Il est le dix-neuvième concile œcuménique reconnu par l’Église catholique. Convoqué par le pape Paul III en1542, en réponse aux demandes de Martin Luther et Jean Calvin dans le cadre de la réforme protestante, il débute le 13 décembre 1545 et se termine le 4 décembre 1563 dans la ville de Trente.
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Tableau de l’Annonciation
Jean Boucher de Bourges, huile sur toile 1618

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Au revers du bras transept gauche, le grand tableau, huile sur toile de 1618 venu du couvent des Dominicains, antérieur à l’église, est de Jean Boucher de Bourges. Thème religieux souvent représenté, « l’Annonciation » est ici pleine de symboles.
Le messager de Dieu, l’ange Gabriel, à droite, apparaît à la jeune fille de Nazareth, assise à gauche : « Tu auras un Fils, il sera appelé Fils de Dieu ». Dans le ciel, portée par la colombe, symbole de l’Esprit Saint, une lumière jaillit. Elle fait vibrer chaque pli des vêtements de taffetas rose et bleu de Marie dont elle appelle le regard et inonde tout l’être. Devant la Vierge, saisissant son Oui, Gabriel s’incline. Il lui présente le rameau d’olivier de la paix et se tait, les doigts sur les lèvres. Derrière lui se cachent des putti, petits anges qui portent les instruments de la Passion : la croix, les clous, la couronne d’épines.
D’autres angelots espiègles et joueurs, envahissent la chambre de la Vierge Marie. Ils illustrent la Bonne Nouvelle. Au premier plan, à gauche, deux joyeux chérubins expriment l’amour par un baiser : Dieu embrasse l’humanité.
Derrière la Vierge, un angelot montre le Livre de la Parole, son compagnon lui fait signe de se taire : la Parole prend corps dans le silence. Alors, les bras de Marie s’arrondissent sur ses genoux : en son sein, Jésus, Verbe de Dieu, se fait chair.
Au premier plan, dans le vase d’albâtre, le bouquet de lys et de roses chante la virginité de Marie comme ses litanies : « Vase spirituel, rose mystique, lys de pureté ! Priez pour nous ! ».
Glossaire
Jean Boucher de Bourges peintre français (1575-1632).
Il étudie en Italie en 1596, à Rome et à Florence, avant de revenir à Bourges en 1600. Ce séjour lui permet de se familiariser avec les mouvements anti-maniéristes, qui feront naître en lui un style tout à la fois naturaliste et classicisant.
Annonciation :
Elle est l’annonce de sa maternité divine faite à la Vierge Marie par l’archange Gabriel.
Archange Gabriel :
Signifie la force de Dieu. Les anges et les archanges sont serviteurs et messagers de Dieu. Gabriel annonce la naissance de saint Jean Baptiste à Zacharie par un songe et celle de Jésus à Marie en la visitant.
Parole de Dieu :
Révélation divine contenue dans la Bible appelé aussi Livre de la Parole. Celle-ci s’exprime en premier lieu par l’Écriture : Ancien et Nouveau Testaments, écrite sous l’inspiration de l’Esprit Saint.
Esprit Saint :
Le Christ annonce dans l’Évangile le don de l’Esprit Saint, expression de l’amour du Père et du Fils, troisième personne de la Sainte Trinité.
Putti :
Angelots nus et ailés dans les représentations artistiques.
9
Statue de Notre-Dame de Bonne-Encontre
Terre cuite Pierre Biardeau XVIIe siècle.

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Contre un pilier du côté gauche du transept, la statue de la Vierge à l’Enfant en terre cuite sans polychromie de Pierre Biardeau, tient son titre du Couvent des Dominicains pour lequel elle a été sculptée vers 1630. C’était le Couvent de Bonne Encontre construit dans le bourg de la Trinquerie, actuel quartier St Vénérand.
Des fours à tomettes et tuiles permettaient à l’artiste d’y cuire ses statues monumentales sans les tronçonner. Ainsi, une homogénéité remarquable donne à ses personnages une présence imposante. Légèrement déhanchée, retenant le pli de sa robe opulente et généreuse, Marie vient « à l’Encontre » des hommes simples pécheurs, offrant l’Enfant-Jésus dont elle seule pressent la destinée : Il est le Sauveur. Le large front du beau visage de la Vierge reflète paix, confiance, tendresse. Son regard se porte au de-là du visible, vers des jours de douleurs retenus dans ses lourdes paupières, vers un avenir de joie glissée dans son sourire diffus, reçu comme La Promesse.
Couverts du drapé de leur mère pendant plusieurs siècles, les enfants des madones sont dénudés à partir du XVIe siècle. Ainsi s’affirme l’incarnation du Verbe fait chair au temps de la Contre-réforme. Ce bébé potelé, heureux de se blottir contre sa mère, cherche le sein nourricier. De même se nourrit notre âme à la prière, la Foi et la confiance de Celle que d’âge en âge tous les hommes diront « Bienheureuse » : Marie.
Glossaire
Vierge à l’Enfant, ou Madone
A partir du XIIe siècle est un thème religieux récurrent en peinture (huile sur bois ou sur toile) et en sculpture (pierre, bois ou terre cuite), en référence à la maternité de la Vierge Marie par la Nativité de Jésus. C’est le thème le plus représenté de tout l’art chrétien devant la crucifixion. Il ne fait référence à aucun texte biblique précis mais est issu d’un ensemble de textes mettant en valeur la beauté de cette Maternité particulière et par elle, celle de toutes maternités.
Pierre Biardeau
Né au Mans en 1608 d’un père sculpteur, est mort à Angers en 1671. Très jeune, il quitte Le Mans, s’installe à Laval puis établit son atelier à Angers, vers 1630. Il suscite l’émergence d’un nouveau foyer artistique de sculpteurs de terre-cuite manceaux formés par des italiens venus trouver au Mans la même terre d’argile qu’à Modène. Retablier et sculpteur, il est lié à l’école lavalloise de retabliers, ses sculptures monumentales de terre cuite aux plissés amples et nobles occupent couramment les niches de ces retables.
Statue Polychrome : statue peinte de plusieurs couleurs.
Concile :
Assemblée de tous les évêques convoqués par le pape pour une élaboration collégiale de points spécifiques de la foi chrétienne.
Concile de Trente :
Il est le dix-neuvième concile œcuménique reconnu par l’Église catholique. Convoqué par le pape Paul III en1542, en réponse aux demandes de Martin Luther et Jean Calvin dans le cadre de la réforme protestante, il débute le 13 décembre 1545 et se termine le 4 décembre 1563 dans la ville de Trente.
Contre-Réforme :
Face à la réforme protestante, l’Église catholique romaine réagit à partir du XVIe siècle par la Contre-réforme qui entraîne la transformation des décors et des représentations dans les églises.
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Statue de Saint-Vénérand
Terre cuite polychrome Pierre Biardeau, XVIIe siècle.

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Cette statue nous impressionne car saint Vénérand, vient d’être décapité, il tient sa tête dans ses mains, une mise en scène qui rappelle la représentation iconographique de saint Denis, premier évêque de Paris. Sculptée pour décorer un retable construit en 1639, elle est en terre cuite polychrome. De l’atelier Pierre Biardeau. Le corps du saint dont le mouvement est souligné par le drapé des vêtements contraste avec l’expression figée et tragique du visage.
Saint Vénérand aurait vécu au IIIe ou au IVe siècle ; certains le font naître à Troyes, d’autres reprennent la légende selon laquelle il serait un Italien venu en Gaule avec son frère Maxence ou Mauxe, pour évangéliser les populations qui habitent l’actuel département de l’Eure. Vénérand était diacre, son frère est devenu évêque. Saint Vénérand et saint Maxence sont populaires sur le lieu de leur martyre, à Acquigny dans l’Eure.
Si cette église porte le nom de Saint-Vénérand, car, au moment de sa construction à la fin du XVe siècle, le comte de Laval qui était aussi le seigneur d’Acquigny lui a donné des reliques de ce saint ; ces reliques ont été dispersées pendant le Révolution.
Il existe dans cette église une autre image de saint Vénérand, sur un vitrail placé sur le mur gauche de la nef ; il est représenté en diacre portant l’Évangile et il tient dans la main la palme du martyre. Il est encadré par deux évêques, saint Melaine, évêque de Rennes et saint Maxence. En dessous, la procession transporte les reliques de saint Vénérand dans la nouvelle église du faubourg au Pont-de-Mayenne.
Glossaire
Terre cuite :
Matériau obtenu par la cuisson de l’argile, la terre cuite est utilisée pour réaliser des poteries, des sculptures et pour des fabrications de matériaux de constructions, briques, tuiles ou carreaux. Lorsqu’elle est peinte elle est dite polychrome (peinte de plusieurs couleurs). Ici elle est utilisée pour la sculpture de grandes statues.
Pierre Biardeau
Né au Mans en 1608 d’un père sculpteur, est mort à Angers en 1671. Très jeune, il quitte Le Mans, s’installe à Laval puis établit son atelier à Angers, vers 1630. Il suscite l’émergence d’un nouveau foyer artistique de sculpteurs de terre-cuite manceaux formés par des italiens venus trouver au Mans la même terre d’argile qu’à Modène. Retablier et sculpteur, il est lié à l’école lavalloise de retabliers, ses sculptures monumentales de terre cuite aux plissés amples et nobles occupent couramment les niches de ces retables.
Diacre :
Le diacre est un homme marié ou célibataire qui a répondu à un appel de l’Église catholique pour être signe du service. Après un temps de discernement et de formation il est ordonné par l’évêque de son diocèse qui lui confie une mission. Ordonné pour la vie, le diacre exerce un ministère au service de la Charité, de la liturgie, de la Parole de Dieu.
Martyre :
Personne à qui on a infligé des supplices et/ou la mort parce qu’elle a refusé d’abjurer sa foi.
Évangile :
Il relate la vie et l’enseignement de Jésus de Nazareth, appelé par les chrétiens Jésus-Christ. Quatre récits, appelés canoniques, sont retenus par les Églises chrétiennes : celui de saint Mathieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean. Les Évangiles annoncent la « Bonne Nouvelle du salut » à tous les hommes.
Palme du martyre :
Signe distinctif attribué à un saint correspondant à son charisme pour qu’on le reconnaisse dans les représentations artistiques.
Évêques :
Dans la hiérarchie catholique, un évêque est un ecclésiastique qui dirige un diocèse, territoire géographique de plusieurs paroisses.
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Le retable de la Vierge
Retable 1610, Antoine Agenyau
Statue de la Vierge à l’Enfant, sculpteur Plouvier 1657

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Le retable de la Vierge, a été élevé en 1610. Créé par l’architecte Antoine Agenyau, il a été placé contre le mur du pignon du bras gauche du transept au XIXe siècle. À sa gauche, la statue de saint Vénérand, à sa droite, celle de saint Sébastien.
Ce retable se compose d’un corps unique en tuffeau et marbre noir.
Au sommet, sur le fronton brisé à volutes qui surplombe cette structure, deux têtes d’angelots encadrent un cartouche central à enroulements.
Ses colonnes élégantes, son arc plat, incrusté de marbre taillé en pointe de diamant et ses opulentes guirlandes de fleurs font de ce retable un écrin précieux. Au centre une niche à coquille dorée accueille la statue d’une Vierge à l’Enfant en terre cuite de 1657 signée Plouvier. Cette statue vient de l’ancien couvent des Jacobins.
Marie, au drapé blanc bordé d’or, nous présente l’enfant Jésus couvert de la même étoffe légère. Le visage juvénile de la Vierge, étonné et un peu inquiet, porte un regard sur l’avenir de son Fils. L’Enfant se tient droit, déterminé, il enjambe le bras tendre de sa mère. Bientôt il marchera à notre rencontre.
Ce retable porte les principales caractéristiques rencontrées un peu plus tard dans les œuvres magistrales de Pierre Corbinaux et Tugdual Caris visibles dans d’autres église de Laval. Tous deux, maîtres retabliers en Mayenne, ont eu un grand rayonnement dans les régions alentours.
Glossaire
Retable :
Le retable, du latin tabula altis (en arrière d’autel) est une construction verticale qui porte des décors sculptés, souvent peints, des sculptures et des tableaux. Face à la réforme protestante, l’Église catholique romaine du XVIe au XVIIIe siècle réagit par la Contre-réforme qui entraîne la transformation des décors des églises dont les retables sont les plus caractéristiques. Au XVIe siècle, la ville de Laval est un centre de création de retables très important, au point de donner naissance à une véritable école : Les « retabliers lavallois » qui ont diffusé leur art dans tout l’Ouest de la France. Parmi les retabliers architectes les plus réputés : Pierre Corbineau, Tugdual Caris et, moins connus, René Chantepie, Antoine Agenyau et Jean Martinet.
Pierre Corbineaux (1606-1671)
Fils d’Étienne Corbineau, est architecte à Laval et travaille beaucoup pour sa ville. Il est l’auteur de nombreux retables en Mayenne, en Ille-et-Vilaine et à Rennes où il installe un atelier en 1646. Il est l’architecte du Parlement de Bretagne et de la Cathédrale de Rennes. Il définit l’école des retabliers lavallois.
Tugdual Caris :
Il est né vers la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle. Son premier retable connu est celui de Vaiges, aujourd’hui disparu, construit en 1634. On peut sans doute lui attribuer aussi la réalisation de l’autel Saint-Denis à Saint-Denis-du-Maine en 1632, et l’autel Saint-Pierre à Nuillé-sur-Ouette en 1633. De 1634 à 1636, il élève le retable de l’abbaye St Sauveur de Redon. Ensuite, il réalise un retable à l’église des Cordeliers de Rennes en 1636, puis de 1637 à 1639, le maître-autel de l’église Saint-Vénérand de Laval. En 1639, il réalise le retable de la cathédrale de Tréguier, et, à la même époque, il élève deux retables à Bonchamp-les-Laval.
12
Vitrail la Crucifixion et le Jugement dernier
Arnoult de Nimègues 1521

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Le vitrail du XVIe siècle de vingt mètre-carrés qui éclaire le bras gauche du transept a été commandé en 1521 à Arnoult de Nimègues par Jean Boulain et Guillemine Touchard, donateurs représentés au premier registre du vitrail avec leurs saints patrons.
Aux registres du dessus, sur fond de verdure, tout est bruits, couleurs et mouvements. Rouges, blancs, bleus, jaunes animent les scènes douloureuses de la Passion du Christ séparées par des meneaux carrés : Jardin des Oliviers, baiser de Juda, Jésus devant Pilate, Chemin de croix, encadrent la grande représentation de la Crucifixion. Au centre, Jésus sur la croix est entouré de condamnés, les deux larrons. À leurs pieds, Marie, à gauche, Marie-Madeleine, au centre, l’apôtre Jean à droite, montrent leur désolation.
La Crucifixion éteint toutes couleurs et tous bruits par le bleu unifié du ciel, c’est le silence. La lumière traverse la verrière en une exceptionnelle nuance née de la carnation gris-rosé de Jésus comme ruisselle sa miséricorde sur l’humanité. Alors, le Christ confondu avec sa croix diaphane murmure : Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.
Le tympan du vitrail représente Le Jugement Dernier. Au sommet, dans des médaillons quadrilobes, le Christ pantocrator accueille Marie et Jean-Baptiste. Au-dessous, saint Michel, de son épée, éloigne ceux qui, à droite, en rouge, attachés à Satan, refusent la miséricorde du Crucifié ce pendant que l’archange exhorte les justes à gauche, vêtus de blanc, à sortir de leurs tombeaux pour rejoindre le Paradis.
Glossaire
Passion du Christ :
La Passion, d’un mot latin qui signifie souffrir, désigne les souffrances de Jésus lors de son arrestation, de son procès, des différents supplices qu’il a subis et dont le dernier, la mise en croix, a provoqué sa mort.
Jugement dernier :
Le jugement dernier révèlera que la justice de Dieu triomphera de toutes les injustices commises par l’homme et que son amour sera plus fort que la mort.
Christ pantocrator :
Représentation du Christ lors de son retour glorieux à la fin des temps pour le Jugement dernier.
Tympan du vitrail :
Partie supérieure d’un portail ou d’un vitrail.
Meneau :
EÉlément structural vertical en pierre de taille, bois ou fer qui divise la baie d’une fenêtre ou d’une porte pour soutenir les éléments vitrés.
Quadrilobe :
Motif ornemental de l’art gothique composé de quatre lobes.
Simon de Heemsce :
Simon et David de Heemsce peintres, spécialistes du vitrail du XVIe siècle d’origine flamande. Ils installent leur atelier au lieu-dit de la Bretonnière à Moulay à partir de 1543. David est peintre et assiste le travail de son frère comme vitrier. Ils y restent jusqu’en 1567. Simon de Heemsce exécute pour l’église de la Trinité de Laval deux verrières : une datée de 1543. En 1544, il réalise la magnifique verrière de l’arbre de Jessé de l’église de Montaudin. Il peint la scène (aujourd’hui disparue) de l’Annonciation sur la décoration d’une cassette de l’autel de la Vierge dans l’église Notre-Dame de Mayenne en 1557, la verrière de l’église de Saint-Mars-sur-Colmont et celle de l’Annonciation de l’église de La Bazouge-des-Alleux, ainsi que d’importantes verrières qui décorent encore la cathédrale de Dol-de-Bretagne.
Auguste Alleaume (1854 -1940)
Lavallois. Peintre et spécialiste du vitrail français.
Max Ingrand (1908-1969) fut l’un des maîtres verriers français les plus célèbres du XXe siècle.
Didier Alliou (1953-2009)
Maître peintre-verrier, Formateur, pédagogue.
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Vitrail de Moïse
– 1525 –
Simon et David de Heemsce

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Face à la Crucifixion, le vitrail du bras droit du transept, de Simon de Heemsce, est consacrée à Moïse. Ces deux verrières ont été restaurées par Auguste Alleaume en 1897, Max Ingrand en 1953 et par Didier Alliou en 1995.
Posé en 1525, ce vitrail, plus petit que le précédent, comporte quatre lancettes, ouvertures verticales surmontées d’un arc en pierre et un tympan. A la base du vitrail sont représentés les donateurs : François Delaunay et ses enfants, avec leurs saints patrons.
Au-dessus, huit scènes racontent la Première Alliance. Après Noé et Abraham, Dieu choisit Moïse pour sauver son peuple : Voici, je me tiendrai sur le rocher d’Horeb ; tu frapperas le rocher, il en sortira de l’eau et le peuple boira. De gauche à droite, Moïse frappe le rocher, la manne nourricière tombe du ciel, puis la mer rouge s’ouvre et le peuple traverse, enfin c’est la Pâques.
Au registre supérieur, également de gauche à droite, l’adoration du veau d’or montre l’idolâtrie, le bâton d’Aaron fleurit car Dieu le désigne à son peuple, puis c’est le serpent d’airain qui guérit les israélites des morsures. Enfin, l’ânesse frappée par Balaam : « Que t’ai-je fait pour que tu me battes. Ne suis-je pas ton ânesse, celle que tu montes depuis toujours ? ». Elle exprime la fidélité du Peuple de Dieu envers son Seigneur.
Sur le tympan du vitrail, soufflets et médaillons soutiennent les représentations des patriarches et de Dieu le Père qui au sommet, tient le globe terrestre surmonté d’une croix : Il sauvera l’humanité par la croix et la Résurrection de son Fils.
Glossaire
Transept :
Nef transversale qui coupe la nef principale d’une église, formant ainsi une croix.
Tympan du vitrail :
Partie supérieure d’un portail ou d’un vitrail.
Soufflet :
Dans l’architecture gothique de la fin du Moyen Âge, élément de vitrail. Il délimite une forme symétrique caractéristique des vitraux du gothique flamboyant. Il est nécessairement complémentaire de la « mouchette » qui le délimite. Soufflets et mouchettes sont donc des motifs en forme de flamme, au tracé à courbes et contrecourbes, symétrique pour l’un, asymétrique pour l’autre.
Quadrilobe :
Motif ornemental de l’art gothique composé de quatre lobes.
Moïse :
Première personne à être appelée « homme de Dieu » dans la Bible. Choisi comme messager de Dieu, le prophète a aussi été « élu pour conduire l’humanité à accomplir les commandements divins ».
Idolâtrie :
Adoration d’une image, d’un astre, d’une idée ou d’un objet en en faisant une divinité.
Première Alliance :
Le texte de Noé est le premier texte biblique où l’on entend parler de l’Alliance entre Dieu et les hommes. Le contexte est celui de la création.
Lancette :
Ouverture allongée verticalement, surmontée d’un arc (tête de lancette.)
Simon et David de Heemsce :
Peintres, spécialistes du vitrail du XVIe siècle d’origine flamande. Ils installent leur atelier au lieu-dit de la Bretonnière à Moulay à partir de 1543. David est peintre et assiste le travail de son frère comme vitrier. Ils y restent jusqu’en 1567. Simon de Heemsce exécute pour l’église de la Trinité de Laval deux verrières : une datée de 1543. En 1544, il réalise la magnifique verrière de l’arbre de Jessé de l’église de Montaudin. Il peint la scène (aujourd’hui disparue) de l’Annonciation sur la décoration d’une cassette de l’autel de la Vierge dans l’église ND de Mayenne en 1557, la verrière de l’église de St-Mars-sur-Colmont et celle de l’Annonciation de l’église de La Bazouge-des-Alleux, ainsi que d’importantes verrières qui décorent encore la cathédrale de Dol-de-Bretagne.
Auguste Alleaume (1854 -1940).
Peintre Lavallois et spécialiste du vitrail français, réalise des vitraux dans de nombreuses églises en Mayenne.
Max Ingrand (1908-1969)
Il fut l’un des maîtres verriers français les plus célèbres du XXe siècle.
Didier Alliou (1953-2009)
Maître peintre-verrier, Formateur, pédagogue.
Michel Soutra,
Maître verrier contemporain mayennais, a réalisé une très belle série de vitraux abstraits qui forment, par leur choix de couleurs, un bel ensemble avec les verrières du XIXe s. Ils ont été installés en 2004.
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L’orgue
– 1903 –

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En 1901, pour remplacer un ancien instrument démodé en usage depuis 1836, le Conseil paroissial de Saint-Vénérand décide de contacter le facteur d’orgues nantais Louis Debierre (entreprise importante et réputée). Celui-ci propose un instrument qu’il avait construit en 1884 pour l’abbaye de Ligugé que ses moines étaient contraints de quitter à la suite des lois sur les congrégations.
Après quelques transactions et des épisodes conflictuels avec l’administrateur liquidataire des biens de l’abbaye, l’orgue est installé à Saint-Vénérand en 1903 et l’inauguration officielle a lieu le 13 août de la même année.
Cet orgue exceptionnel qui demande une importante restauration comporte une console de trois claviers et son pédalier. On peut voir cette console récemment restaurée, exposée sous la tribune.
Le buffet où se trouvent les tuyaux, l’alimentation et les réservoirs d’air, reste en tribune, attendant la suite de la restauration. Ce buffet abrite 1800 tuyaux composant les 32 jeux de l’instrument.
Cet orgue a trois plans sonores bien distincts, propres à chacun des claviers, quelques sonorités d’un orgue classique français avec des tuyaux du XVIIIe s. Par son nombre de jeux, et ses jeux de fonds et d’anches, l’orgue de Saint-Vénérand est le plus important du département.
Pour savoir pourquoi, aujourd’hui, il est muet depuis plus de quarante ans et comment il pourra retrouver sa voix, cliquez sur le 2e module intitulé « Pour en savoir plus ».
Glossaire
Louis Debierre (1842 -1920 )
Facteur d’orgue nantais. A réalisé beaucoup d’orgues dans notre région.
Console :
Meuble soit intégré au buffet, soit séparé, comme ici, regroupant tous les accessoires de commande, notamment le clavier, le pédalier et les commandes de jeux.
Claviers :
Inventé pour l’orgue, Chaque tuyau dispose d’une petite tirette rappelée par un ressort qui permet de faire entrer l’air et produire le son. Cet orgue comporte 3 claviers.
Buffet :
Meuble qui renferme tous les mécanismes, tuyaux, soufflerie, etc.
Jeux :
Chaque jeu donne une sonorité différente.
Les jeux de fond
Ils représentent l’ensemble des jeux d’orgue constitués par des tuyaux à bouche, donnant les notes du clavier à l’exception des mixtures et des mutations.
Les Jeux d’anches :
contre bombarde, bombarde, trompette, clairon, chamade, contrebasson, basson, hautbois, chalumeau, douçaine, cromorne, voix Humaine, régale, ranquette, clarinette sont les jeux les plus courants. Les jeux suivants sont plus rares : trombone, ophicléide, saqueboute, buccin, orlos.

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Les quelques notes d’orgue que vous venez d’entendre ne sont malheureusement pas tirées de celui de Saint-Vénérand. Celui-ci est muet depuis plus de 40 ans, lorsqu’il a été constaté que les multiples travaux de restauration de l’église n’avaient permis ni sa sauvegarde, ni même son entretien.
C’est pour l’entendre à nouveau que s’est créée l’Association des amis de l’église Saint Vénérand qui s’est donnée pour premier objectif la restauration de l’instrument.
La route a déjà été longue: il a fallu que le propriétaire nominal, monsieur Henri Bâtard, cède l’orgue à l’association diocésaine de Laval et que la ville, propriétaire de l’église reconnaisse officiellement n’avoir aucun droit sur ce qui est juridiquement un meuble. L’évêque de Laval a pu alors charger l’association de la maitrise d’ouvrage de cette mission.
Ceci fait, nous avons signé avec la Fondation du Patrimoine une convention qui nous aide, au moyen d’un appel au peuple, et aussi sur ses fonds propres, à trouver l’argent nécessaire au « grand relevage ».
Le facteur d’orgues a commencé par la restauration complète de la console que vous pouvez voir sous La Tribune de l’église.
Il s’agit maintenant de changer le moteur de l’instrument et plus tard de s’attaquer à la dépose et à la restauration des tuyaux.
Si vous êtes un habitué de la paroisse ou si vous aimez simplement le jeu envoûtant des orgues si vous êtes comme nous, malheureux de voir le plus grand instrument du département condamné au silence, aidez- nous à lui rendre sa voix.
Vous pouvez faire un don à la fondation du Patrimoine sur notre compte dédié (références sur le tract disponible près de la console) et bénéficier ainsi, si vous le souhaitez, d’un dégrèvement fiscal; ou, tout simplement, glisser dans le tronc du bas de l’église les espèces qu’il vous paraîtra opportun de consacrer à cette belle œuvre. Merci d’avance.