Histoire et architecture

Basilique-ND-d'Avesnières

La Basilique Notre-Dame d’Avesnières

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Glossaire

Basilique :  titre honorifique d’une église attribué par le pape compte tenu de l’ancienneté du lieu de culte ou d’une dévotion particulière.

Pour nous parler de l’histoire et de l’architecture de la basilique d’Avesnières, nous écoutons Amélie de Sercey-Granger, médiatrice au service patrimoine de la Ville de Laval :

Tout commence aux alentours de l’année 1073 lorsque la famille de Saint-Berthevin fait appel aux religieuses de l’Abbaye bénédictine du Ronceraie d’Angers pour venir fonder un prieuré sur ce territoire qui deviendra ensuite le bourg d’Avesnières.
Pourquoi est-ce que la famille de Saint-Berthevin fait appel aux religieuses ? Et bien parce que nous sommes quelques dizaines d’années après la fondation de la ville de Laval par la famille éponyme et la famille de Saint-Berthevin a un peu peur des velléités d’expansion sur son territoire de la famille de Laval et elle se dit qu’en créant un bourg religieux, la famille de Laval n’osera jamais attaquer un bourg religieux.
La basilique d’Avesnières remonte à la fin du XI e siècle et de cette période il nous reste le déambulatoire qui est la partie qui est située autour du chœur, qui ceint le chœur de la basilique.

On reconnaît que c’est une partie très ancienne, notamment grâce à sa voûte d’arête qui est typique de l’architecture romane et ce déambulatoire ouvre sur cinq chapelles rayonnantes. Là aussi un élément d’architecture que l’on retrouve beaucoup à cette époque-là. Ces chapelles il faut les voir comme des espaces privés, propriété de famille ou de confréries. On peut également observer un troisième élément caractéristique de l’architecture romane dans ce déambulatoire, à savoir des chapiteaux qui traduisent différentes influences régionales, des influences bretonnes avec des modillons et des crosses, normandes ou encore angevines avec des sortes de visages humains assez monstrueux. Ça montre la diversité des origines géographiques des ouvriers qui ont œuvré sur le chantier de l’église d’Avesnières; on ne parle pas encore de basilique à cette époque-là. Ensuite l’église d’Avesnières va connaître différents ajouts au fil des époques, notamment des chapiteaux historiés qui vont être mis en place au XIIe siècle. On va aussi avoir une importante phase de reconstruction à l’issue de la guerre de 100 ans, à la fin du Moyen Âge. Et la dernière grande phase de modification architecturale, c’est le portail côté ouest qui, lui, a été refait au XIXe siècle au moment où Avesnières devient une basilique.

 

 

 

 

 

En savoir plus

Il y a 2 anecdotes assez intéressantes en lien avec cette basilique d’Avesnières qui sont illustrées de la plus belle des manières au niveau de la façade ouest, au niveau du portail à travers deux bas-reliefs réalisés par le sculpteur angevin Victor Barillet en 1890. Le premier bas-relief intéressant c’est celui qui retrace la légende de la fondation d’Avesnières.

On a eu l’occasion d’évoquer la réalité des origines d’Avesnières mais il y a une légende qui a été mise en place par la prieure Perrette de Montbron à la fin du Moyen Âge. Nous sommes après la guerre de 100 ans au cours de laquelle le bourg d’Avesnières et le prieuré ont été complètement ravagés par les Anglais. Et il faut reconstruire. Or, pour reconstruire, on a besoin d’argent et la prieure se dit « Je vais aller trouver de l’argent auprès de la famille de Laval, et pour ça, je vais mettre en place un faux document, une fausse charte que je vais dater de 1080. Et dans cette charte et bien je vais raconter qu’Avesnières a été fondée par le seigneur de Laval de la manière suivante : alors qu’il dévalait à cheval les coteaux de la Perinne, le seigneur de Laval est tombé dans la Mayenne ; emporté par les flots, il va implorer Notre Dame de le sauver de la noyade. Notre Dame va le déposer dans un champ d’avène – d’avoine -, et pour remercier Notre Dame de l’avoir sauvé il a édifié à cet emplacement une église qui lui est dédiée. »

Voilà pour cette première anecdote, ça a bien fonctionné, l’église a été reconstruite et va commencer à attirer de nombreux pèlerins, persuadés que la Vierge y accomplit des miracles. La deuxième anecdote est un peu plus récente puisqu’elle évoque les vœux de Mgr Wicart.

Il faut savoir qu’en 1855 le département de la Mayenne est devenu un diocèse à part entière, indépendant de celui du Mans – de la Sarthe – et du coup, Mgr Wicart est le premier évêque de Laval. En 1871, nous sommes en pleine guerre franco-prussienne, et devant l’avancée des troupes ennemies, Mgr Wicart va organiser à Avesnières une grande veillée de prière au cours de laquelle il fait le serment de reconstruire l’église si la ville est épargnée. Le lendemain matin, les prussiens seront arrêtés à Saint Melaine, un quartier qui est situé à l’est de la ville de Laval, au moment où la Vierge apparaît dans un petit village situé au nord du département, en l’occurrence Pontmain. Et conformément à ce qu’il avait promis, l’évêque de Laval va s’occuper de faire restaurer la flèche de l’église d’Avesnières qui avait été bâtie au XVe siècle.

Merci Amélie de Sercey-Grange, médiatrice au service Patrimoine de la ville de Laval.