Histoire et architecture, XIe au XXIe siècle

Cathédrale « La Trinité »

Glossaire

Style Plantagenêt : construction architecturale d’églises et de cathédrales au cours du XIIe siècle, caractérisée par des voûtes en dôme à nervures croisées extrêmement courbées. Transition du style roman au style gothique.

Chevet : extrémité de l’église derrière l’autel, au fond du chœur. Il comprend l’ensemble des murs, fenêtres et toiture du chœur, du déambulatoire et des chapelles rayonnantes.

Collatéral : nef collatérale, nef des bas-côtés ou ailes d’une église.

Travée : La « travée de voûte » est la partie d’une nef comprise entre deux points d’appuis principaux ou deux arcades latérales.

Néo-roman : Les caractéristiques les plus couramment employées dans les bâtiments néo-romans sont les voûtes en berceau, les fenêtres en arc plein cintre et les bandeaux.

Arc plein cintre : contraire de l’arc brisé (époque gothique), arc semi circulaire sans brisure spécifique de l’époque romane.

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Histoire et architecture

Christèle de Limerville, Radio-Fidélité Mayenne, interroge Stéphane Hilland.

              -Pour nous conter l’art et l’architecture de la cathédrale de Laval, nous entendons Stéphane Hilland, Responsable du Patrimoine de la Ville de Laval : Que nous direz-vous sur la vie de cette majestueuse église ?

-On notera que c’est un édifice qui fêtera très prochainement, du moins dans le siècle à venir, son millénaire, puisque l’église, dite de la Sainte Trinité, a été fondée vers 1070 par les moines de l’abbaye de la Couture du Mans, ceci sur les souhaits du Baron de Laval qui souhaitait disposer, à proximité du Château, d’un lieu de culte, alors que celui qui était alors utilisé par les premiers lavallois, c’était la chapelle Notre-Dame de Pritz, distante de près de 2 KM ½. On notera que par la suite l’église de la Sainte-Trinité devient église paroissiale, en 1160.
C’est l’époque d’importants travaux qui vont marquer, en particulier, la nef qui est couronnée de voutes de style Plantagenêt, donc des voutes gothiques mais plutôt bombées, en opposition à celles beaucoup plus élancées que l’on trouve dans les cathédrales d’Ile de France, et, par la suite, c’est un monument qui va continuer à s’agrandir au fur et à mesure, tout au long du Moyen-Âge, notamment à partir de la fin du XVe siècle avec la destruction du chevet roman primitif, la construction d’un chevet plat qu’on lui connaît aujourd’hui, de style gothique flamboyant.

Et puis, autre période très importante également, la Renaissance avec l’élévation, dans les années 1520 -1550, d’un très beau collatéral gauche, très élégant, avec, notamment, une très belle dernière travée qui marque l’un des bras du transept, avec un très beau décor, en particulier qui rappelle celui du chœur d’une église contemporaine, c’est celle de Saint-Vénérand. Enfin, pour terminer, on notera que cette église qui acquiert le titre d’église cathédrale du diocèse de Laval, en 1855, connaît d’importants agrandissements, à cette époque, avec l’érection d’un collatéral droit, cette fois-ci, en style néo-roman tout-à-fait en vogue, à cette époque. Et on notera, parce-que c’est une chose que le visiteur ne perçoit pas que la nef a été couronnée, à cette époque, d’une charpente très originale, métallique, produite par les ateliers de Gustave Eiffel. Enfin, dernier point très important, concernant le monument, en 19O5, la tour de croisée est élevée par un clocher qui rappelle, par l’intermédiaire de sa mise en œuvre, celui de Saint Germain des Prés, à Paris.

 

Histoire et architecture, en savoir plus

Deux anecdotes tout-à-fait intéressantes sur le monument : On rappellera, notamment, qu’à proximité se trouve la rue des Curés, un toponyme qui peut paraître, somme toute, surprenant : On rappellera concrètement que depuis la fin du XIe siècle, époque de la fondation du monument, l’Abbé de la Couture du Mans nommait un Curé, un officiant pour l’édifice, tout comme en nommait un le baron de Laval qui était propriétaire des lieux.

Donc, il faut imaginer que pendant très longtemps, du moins pendant plusieurs siècles deux presbytères en « concurrence », dirons-nous, avec un curé nommé par l’Abbé de la Couture du Mans et un autre nommé par le Seigneur de Laval. On notera, pour la petite histoire, que cette situation va perdurer jusqu’en 1687, époque du règne de Louis XIV, où l’un des deux curés finira par démissionner au profit de l’autre.

Le grand siècle, le siècle de Louis XIV, c’est l’époque, également, qui voit l’achèvement d’un élément de prestige pour l’église de la Sainte Trinité, c’est son grand portail, ce portail qui donne, aujourd’hui, sur la place du marché, côté, notamment, place de la Trémoille, place des Acacias, un bel édifice qui a été pensé dans les années 1597, à l’époque par les frères maçons, Pierre et Jean Guillot, qui mettent en œuvre quelque-chose qui est à la fois inspiré de l’art de la Renaissance avec de très belles colonnes, un chapiteau corinthien, avec l’utilisation de frontons mais des frontons rompus ; on a une recherche de volume qui préfigure déjà, et, en soi, c’est très intéressant, ce que sera l’art du grand retable lavallois au XVIIe siècle.