11-Chapelle Sainte-Anne

 

Dans la chapelle Sainte-Anne, le retable et le vitrail ont un point commun, l’éducation.

Dans la niche centrale du retable construit en 1883, sainte Anne présente à Marie un rouleau de papyrus ou de parchemin sur lequel sont écrites des lettres ; avec un regard protecteur et une main enseignante, elle apprend la lecture à Marie avide de se nourrir des textes sacrés. Sur les tableaux représentant l’Annonciation on verra souvent Marie lisant un texte d’Isaïe lors de la visite de l’ange Gabriel.

La statue de gauche représente saint Paul ; à droite, on reconnaît une statue de saint Louis[1].

Depuis sa création, cette église est dédiée à Notre-Dame ; près de l’autel, de nombreux ex voto sont des témoignages de reconnaissance envers Marie, souvent invoquée ici sous le nom de Notre-Dame du Sacré-Cœur.

 

 

Le vitrail

Ce vitrail, de la seconde moitié du XIX siècle, est inspiré de celui de l’église Saint-Eustache à Paris, il présente l’éducation de saint Louis par sa mère Blanche de Castille, un thème centré sur l’idéal du roi chrétien.

En haut des marches, assise sur son trône au centre du vitrail, Blanche de Castille, richement vêtue, veille sur l’éducation du futur roi. Elle est l’exemple de la bonne éducatrice ; avec l’aide de l’Église catholique, elle fera de son fils un chrétien pieux, un prince soucieux du bien commun, un juge sensible à la misère humaine, un soldat combattant les ennemis des catholiques ; il est le bon roi selon les critères de l’époque.

À gauche, un franciscain, d’un geste, encourage vivement dans ses études le jeune saint Louis, en blanc, dont la tête est auréolée. Celui-ci se montre particulièrement attentif aux leçons données par un dominicain face à lui.  À gauche, le monument représenté au-dessus du jeune roi est le château de Vincennes où saint Louis a souvent séjourné. En symétrie, à droite, l’arbre imposant est le chêne sous lequel ce roi rendait la justice, se montrant juste envers les pauvres. Le cavalier rapide semble partir en croisade vers Constantinople. II en rapportera la couronne d’épines du Christ. Au premier plan, à gauche un reliquaire attend la fameuse couronne qui sera exposée plus tard dans le reliquaire monumental qu’est la Sainte Chapelle.

Au sommet de la représentation, un ange, accompagné de l’archange saint-Michel, se prépare à remettre au jeune Louis la couronne royale à fleurs de lys qui lui revient.

Dans cette église des Cordeliers, ce vitrail rappelle aussi l’admiration que saint Louis portait à saint François.

 

 

 

[1] On peut ajouter : « A gauche, saint Joachim, l’époux de sainte Anne, est représenté comme un homme pieux lisant la Bible ; habituellement il porte le bâton du berger mais ici il s’agit plutôt d’une épée ( ?). A droite, saint Louis avec les insignes de la royauté, le sceptre et la couronne royale ainsi que la couronne d’épines rapportée de Constantinople. » Je suis réticent pour deux raisons :

– Saint Joachim tient dans la main, semble-t-il, une épée ; habituellement, c’est un bâton de berger ; est-ce bien saint Joachim ? Saint-Paul est parfois représenté de cette façon (et le papier qu’il tient dans sa main gauche serait une allusion à ses lettres) … je m’égare peut-être…

– on présente saint Louis dans le vitrail. Je préfère ne rien mettre ; ce serait une redondance (et peut-être trop long).