Retable de la Vierge Entier

Le retable de la Vierge

Retable 1610, Antoine Agenyau
Statue de la Vierge à l’Enfant, sculpteur Plouvier 1657

Glossaire

Retable : Le retable, du latin tabula altis (en arrière d’autel) est une construction verticale qui porte des décors sculptés, souvent peints, des sculptures et des tableaux. Face à la réforme protestante, l’Église catholique romaine du XVIe au XVIIIe siècle réagit par la Contre-réforme qui entraîne la transformation des décors des églises dont les retables sont les plus caractéristiques. Au XVIe siècle, la ville de Laval est un centre de création de retables très important, au point de donner naissance à une véritable école : Les « retabliers lavallois » qui ont diffusé leur art dans tout l’Ouest de la France. Parmi les retabliers architectes les plus réputés : Pierre Corbineau, Tugdual Caris et, moins connus, René Chantepie, Antoine Agenyau et Jean Martinet.

Pierre Corbineaux (1606-1671) fils d’Étienne Corbineau, est architecte à Laval et travaille beaucoup pour sa ville. Il est l’auteur de nombreux retables en Mayenne, en Ille-et-Vilaine et à Rennes où il installe un atelier en 1646. Il est l’architecte du Parlement de Bretagne et de la Cathédrale de Rennes. Il définit l’école des retabliers lavallois.

Tugdual Caris : Il est né vers la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle. Son premier retable connu est celui de Vaiges, aujourd’hui disparu, construit en 1634. On peut sans doute lui attribuer aussi la réalisation de l’autel Saint-Denis à Saint-Denis-du-Maine en 1632, et l’autel Saint-Pierre à Nuillé-sur-Ouette en 1633. De 1634 à 1636, il élève le retable de l’abbaye St Sauveur de Redon. Ensuite, il réalise un retable à l’église des Cordeliers de Rennes en 1636, puis de 1637 à 1639, le maître-autel de l’église Saint-Vénérand de Laval. En 1639, il réalise le retable de la cathédrale de Tréguier, et, à la même époque, il élève deux retables à Bonchamp-les-Laval.

 

 

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Le retable de la Vierge, a été élevé en 1610. Créé par l’architecte Antoine Agenyau, il a été placé contre le mur du pignon du bras gauche du transept au XIXe siècle. À sa gauche, la statue de saint Vénérand, à sa droite, celle de saint Sébastien.

Ce retable se compose d’un corps unique en tuffeau et marbre noir.

Au sommet, sur le fronton brisé à volutes qui surplombe cette structure, deux têtes d’angelots encadrent un cartouche central à enroulements.

 Ses colonnes élégantes, son arc plat, incrusté de marbre taillé en pointe de diamant et ses opulentes guirlandes de fleurs font de ce retable un écrin précieux. Au centre une niche à coquille dorée accueille la statue d’une Vierge à l’Enfant en terre cuite de 1657 signée Plouvier. Cette statue vient de l’ancien couvent des Jacobins.

Marie, au drapé blanc bordé d’or, nous présente l’enfant Jésus couvert de la même étoffe légère. Le visage juvénile de la Vierge, étonné et un peu inquiet, porte un regard sur l’avenir de son Fils. L’Enfant se tient droit, déterminé, il enjambe le bras tendre de sa mère. Bientôt il marchera à notre rencontre.

Ce retable porte les principales caractéristiques rencontrées un peu plus tard dans les œuvres magistrales de Pierre Corbinaux et Tugdual Caris visibles dans d’autres église de Laval. Tous deux, maîtres retabliers en Mayenne, ont eu un grand rayonnement dans les régions alentours.