Notre-Dame de la Halle, XVe siècle

Bois polychrome.

Glossaire

La Vierge à l’Enfant, ou Madone, à partir du XIIe siècle est un thème récurrent en peinture (huile sur bois ou sur toile) et en sculpture religieuse (pierre, bois ou terre cuite), renvoyant à la Nativité du Christ et à la maternité de la Vierge Marie. C’est le thème le plus représenté de tout l’art chrétien devant la crucifixion. Il ne fait pourtant pas référence à des textes bibliques précis, cependant il met en valeur la Maternité dans toute sa beauté.

Polychrome : teinté de plusieurs couleurs.

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Notre Dame de la Halle

Vierge à l’enfant bois polychrome XVe siècle. Place de la Trémoille, les halles étaient couvertes d’une belle charpente, une modeste chapelle de bois abritait, alors, la statue. Les marchands des halles et les chalands, se rendaient près d’elle, lui confiant peines et joies, regrets et demandes. Au mois de mai, les enfants des écoles venaient la visiter en processions en chantant joyeusement ses litanies.

Pendant la Révolution, la statue courut grand danger. Mais elle était sous la protection des dames de la halle qui lui offraient gerbes de fleurs et chandeliers. L’une d’elle fut chargée de cacher la statue, elle s’en fit la gardienne dans sa propre famille. Après les hostilités révolutionnaires, la statue retrouva sa place en présence du préfet, du maire, des paroissiens, des commerçants, du curé de l’église, au son de la musique municipale.

En 1851, on renouvelle le quartier. Les halles vont disparaître. La place restera offerte au marché du mardi et du samedi. Mais que faire de la Madone ? Une fois-encore les dames de la halle défendent « leur Vierge ». Elles obtiennent des autorités que la statue soit placée à proximité et à l’abri, dans l’église qui deviendra pour Laval : La Cathédrale « La Trinité » en 1855.

Depuis, Notre Dame de la Halle est ici, sur le pilier de droite à l’entrée du chœur. Debout, dans la belle simplicité des plis de son manteau bleu couvrant sa robe dorée, elle interroge le visiteur d’un air grave. Pas de sourire mais une bienveillance attentive et presque inquiète. Elle nous offre son Fils qui tient entre ses mains un oiseau. C’est le symbole de notre âme qu’il vient libérer du mal.

Avant la Contre-Réforme, l’Enfant des statues de Madone était vêtu d’un plissé le couvrant entièrement. Ici, la nudité de l’Enfant-Jésus exposant son corps, nous montre qu’il est bien le Verbe de Dieu fait chair venu sauver tous les hommes.