Retable Ste Anne entier

Retable de sainte Anne

1606, François Chantepie – Groupe sculpté terre cuite naturelle.

Glossaire

Retable : Le retable, du latin tabula altis (en arrière d’autel) est une construction verticale qui porte des décors sculptés, souvent peints, des sculptures et des tableaux. Face à la réforme protestante, l’Eglise catholique romaine du XVIe au XVIIIe siècle réagit par la Contre-réforme qui entraîne la transformation des décors des églises dont les retables sont les plus caractéristiques. Au XVIe siècle, la ville de Laval est un centre de création de retables très important, au point de donner naissance à une véritable école : Les « retabliers lavallois » qui ont diffusé leur art dans tout l’Ouest de la France. Parmi les retabliers, architectes : Pierre Corbineau, Tugdual Caris et, moins connus, René et François Chantepie, Antoine Agenyau et Jean Martinet.

Mitre : coiffure liturgique, distinctive des évêques de l’Église catholique.

Docteurs de l’Église : Hommes, femmes intellectuels dont les écrits font autorité dans l’Église catholique

Le thème de « L’éducation de la Vierge », apparait au Moyen-Âge et se répand à partir du XVIIe siècle, suite au Concile de Trente*.  Ce thème met en scène sainte Anne apprenant à lire à sa fille, Marie.

Sainte Anne : La Bible ne nous dit rien des parents de la Vierge Marie. Le plus ancien document qui parle d’eux est le « Prot-évangile de Jacques ». Écrit au IIe siècle, ce texte ne fait pas partie des quatre évangiles retenus par l’Église ; mais il nous apprend la vie et les noms des parents de la Vierge Marie : Anne et Joachim. Patronne de la Bretagne, sainte Anne y est très vénérée ainsi que dans la région de l’ouest de la France.

Polychromie : teinture des sculptures par plusieurs couleurs.

Terres cuites du Maine. Du XVIe au XVIIe siècle, le Maine est un foyer artistique réputé pour la qualité des productions de ses sculpteurs, spécialisés en terre cuite, formés par des sculpteurs italiens venus trouver au Mans la même terre d’argile qu’à Modène d’où ils venaient. Certains de ces artistes ont installé leur atelier à Laval ou à Angers, comme Pierre Biardeau, et ont ainsi largement contribué aux fastueux décors des édifices religieux, les retables, de toute la région. Les commandes ont afflué de tout l’Ouest de la France. Ainsi, beaucoup d’œuvres majeures de la statuaire française ornent encore nombre d’églises dans le Maine, en Anjou, en Touraine, en Poitou ou en Bretagne. Les noms les plus connus de ces dynasties de terracottistes (ainsi appelle-t-on les sculpteurs de terre cuite) sont Hoyau, Delabarre, Biardeau…

 

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Les retables du XVIIe et XVIIIes de l’église Saint-Vénérand, font partie des retables lavallois très réputés. Ici, par une structure simple en trois pans, ils mettent en valeur les statues des saints qu’ils vénèrent dans la sobriété. Corbeilles de fruits et têtes d’angelots restent discrètes. Une belle dorure donne aux sommets des colonnes corinthiennes un élan de lumière. Dans l’encadrure de leurs niches, le doré éclaire les statues de terre cuite parfois sans polychromie.

La transmission de la foi est honorée par ce retable de 1606 de François Chantepie. Sur le degré supérieur, de chaque côté du vitrail qui représente des scènes de vies de saints, voici deux statues de terre cuite monumentales. À gauche, saint Ambroise, à droite saint Augustin. Tous deux furent évêques aux IVe et Ve siècles. Leurs attributs : le livre et la mitre. Docteurs de l’Église, leurs écrits font encore autorité de nos jours.

Au niveau inférieur, deux belles statues de même facture. À gauche un saint non identifiable sans ses attributs, tout à droite sainte Élisabeth de Hongrie. À ses pieds la couronne qu’elle abandonne pour consacrer sa vie à Dieu en disant :  je ne saurais porter une couronne d’or quand mon Dieu porte une couronne d’épine.

Au centre du retable, l’Éducation de la Vierge. Sainte Anne apprend à lire à Marie qui a ouvert le livre des Écritures Saintes. La mère, accompagnant l’adolescente, nous montre que transmettre la foi, c’est marcher ensemble sur le chemin de la connaissance.