La statue de Marie, Notre Dame des cordeliers, était autrefois disposée dans la niche du fronton de la porte d’entrée de l’église construit par Pierre Corbineau. Une copie en résine l’a remplacée et l’originale du XVIe siècle, en bois, a pris place à l’abri des intempéries, sur ce pilier, à droite du chœur. Cette statue a été restaurée en 1980.

La posture de la Vierge nous fait penser aux traditionnelles statues de Marie célébrant l’Annonciation. Au XVIe siècle, représentant l’Annonciation selon l’évangile de saint Luc, deux statues se font face : l’ange, et Marie. L’ange s’adresse à la Vierge : Je te salue, Marie, Sois sans crainte, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus.… Marie est debout, attentive, bouleversée. Les paroles de l’ange la pénètrent, elle les recueille par ses bras croisés sur son cœur et répond : Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole.

 Il est possible que cette statue vienne de cette expression à 2 personnages car, outre celle de l’Annonciation, il n’y avait que des Vierges à L’Enfant à l’époque. Il faut attendre le XVIIe siècle pour trouver des représentions de la Vierge seule, souvent des vierges de l’Apocalypse écrasant le serpent.

 Dès lors cette représentation de ND des Cordeliers prend une autre symbolique. Aujourd’hui c’est nous qui sommes devant Celle qui a donné chair au Verbe de Dieu, et, par sa couronne, elle est reine de la royauté de son Fils.

Marie, ND des Cordeliers, est vêtue d’un manteau bleuté tout juste bordé d’or et d’une robe rosée aux lourds plissés de lin. Le voile blanc qui entoure son encolure met en valeur l’attention que nous porte son visage. Dans son humilité, Marie reste toute candeur, toute douceur. Son expression, grave et attentive, n’est là que pour exprimer sa présence auprès de nous, et chaque jour, son écoute. Elle reçoit nos prières, nos louanges, elle les retient de ses mains sur son cœur et les offre au Seigneur.