tableau du retable

Tableau central du retable la Sainte Trinité, 1640

Paul Letourneur, huile sur toile.

Glossaire

Allégorie du Dieu Trinité par St Jean Damascène : « La Trinité est comme trois soleils, contenus l’un dans l’autre qui ne donneraient qu’une seule lumière. ».
Paul Letourneur : fils de Martin Letourneur, est né à Alençon vers 1610. Peintre, il réalise ce tableau spécialement pour le retable comme le montre la cohérence du thème de la Trinité et la ressemblance des visages de Saint Pierre et de Saint jean avec les statues dans les niches latérales du retable. La signature atteste de l’année de sa réalisation : « P. Letourneur 1640 fecit. »
Saint Augustin (354-430) philosophe et théologien chrétien du début de la chrétienté. Né en Algérie, à Thagaste (aujourd’hui Souk Ahras), il fut évêque d’Hiponne (Algérie). Connu pour ses écrits, notamment « De Trinitate », il est l’un des quatre plus célèbres Pères de l’Église avec St Ambroise, St Jérôme et St Grégoire le grand.
On peut remarquer de belles factures, les statues en terre cuite de ces Saints ajoutés de St Bernard, St Benoît, et St Léon placées le long du collatéral gauche, sous une verrière. Autrefois disposées à l’extérieur, autour du portail NORD de la cathédrale, elles ont été remplacées par des copies en résine, pour les préserver.

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Tableau du retable « La Trinité ».

Au-dessus de l’autel, le tableau de Paul Letourneur, huile sur toile aux couleurs vives, aux dominantes rouge et jaune, occupe le centre du retable.
En haut du tableau, dans les nuées où les anges musiciens avec leurs instruments chantent et célèbrent la gloire de Dieu, trois soleils unissent leurs rayons. Ils représentent Dieu-Trinité. L’écriture : « Hi tres unum sunt » précise le symbole Trinitaire : « Ces trois sont Un ».

Un seul rayon lumineux jaillit alors. Il se déverse, sur Marie entourée des douze apôtres particulièrement expressifs. Près de la Vierge, à gauche le visage de St Pierre et, à droite celui de St Jean font chacun écho à leurs statues dans les niches latérales du retable. Alors que le peintre saisit une Pentecôte en train de s’accomplir, les visages des douze apôtres sont bouleversés. C’est la naissance de l’Église.

À la base du tableau, imitant les apôtres, deux personnages à genoux scrutent le ciel : à droite, Sainte Claire de Montefalco, sœur Augustinienne. Dans sa main droite une balance équilibre ses plateaux parfaitement : chaque personne de la Trinité, égale et distincte, a le même poids et le poids des deux autres réunies.

Face à elle, à gauche, Saint Augustin en son habit d’évêque, est en contemplation alors que la lumière divine continue son chemin vers nous, s’arrêtant sur un petit personnage.

C’est la rencontre de Saint Augustin sur une plage. Devant lui, un enfant verse dans un trou de sable, de l’eau de la mer avec une coquille. Saint Augustin lui demande : Que fais-tu ainsi ? Je veux faire entrer toute la mer dans le trou. Tu n’y arriveras jamais répond Saint Augustin. L’enfant rétorque. « Eh bien toi, tu n’arriveras jamais à comprendre la Sainte Trinité avec ta seule raison ! On ne peut comprendre ce Mystère que par la foi et avec le cœur. »

L’enfant nous regarde avec malice, donnant la même leçon à chacun d’entre nous.