Vierge Magnificat

La Vierge du Magnificat, XVIIe siècle

Marbre de Carrare

Glossaire

Le Bernin : (Rome, 1598-1680) Son art typiquement baroque est caractérisé par la recherche du mouvement, la torsion des formes, le spectaculaire et les effets d’illusion. Il se place comme la figure de proue de l’art baroque à Rome.

Marbre de Carrare : Marbre extrait des carrières des Alpes sur le territoire de Carrare, universellement connu comme un des marbres les plus prisés pour sa blancheur lumineuse grâce au peu de veinules qu’il contient.

Collatéral : petite nef parallèle à la nef centrale principale conduisant au déambulatoire qui entoure le chœur.

Chant du Magnificat : (St Luc, 1, 46-56)

Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon sauveur.
Le Seigneur fit pour moi des merveilles, saint est son nom ! Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes, il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères en faveur d’Abraham et de sa race à jamais.

YouTube Logo

YouTube Logo
La Vierge du Magnificat

Au fond du collatéral droit, est placée, en retable d’autel, une statue d’1m 68 de la Vierge Marie entourée d’un rayonnement de bois doré. C’est la « Vierge du Magnificat ». Elle a été rapportée de Rome et offerte à la cathédrale par un riche marchand de Laval, Julien Fardeau, en 1684.

Cette œuvre anonyme, par ses plissés, son expression et sa matière (le marbre blanc de Carrare), rappelle l’école du Bernin.

Selon l’évangile de Luc, l’ange Gabriel annonce à la Vierge Marie : « Tu vas concevoir et enfanter un Fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. ». Marie court alors en hâte vers sa cousine Élisabeth qui l’accueille et la Vierge chante sa joie. C’est ce moment que l’artiste a saisi dans l’éternité blanche d’un marbre.

Les mains de la Vierge pressent son cœur. Son souffle se dilate libérant le chant du Magnificat. « Mon âme exalte le Seigneur ». Les pieds nus de Marie ne reposent plus sur la terre, alors les plis réguliers de sa robe suggèrent son élévation tandis que sa joie débordante se glisse dans chaque pli de son manteau animé d’un souffle d’allégresse.

Le beau visage de la sculpture reflète la confiance inaltérable comme la pierre qui le taille, la paix immaculée comme le marbre qui le façonne. Son regard, levé vers le ciel, magnifie le Seigneur qui se souvient de son amour en toutes ses actions, lui qui, par Marie, réalise sa promesse.

En son sein protégé par les plissés de marbre qui se rejoignent, le Verbe se fait chair : Marie va concevoir et enfanter un Fils. Le chant de la Vierge devient alors celui de l’humanité sauvée par le Christ Jésus, annoncé par les prophètes.