Visible dès l’entrée du bâtiment, le chœur de l’église est dominé par un imposant retable de quatorze mètres de hauteur et de presque dix mètres de largeur. Un retable est une construction architecturale ornementale disposée derrière l’autel, ou table de l’eucharistie. Celui-ci a été construit en 1636 par Pierre Corbineau, architecte connu comme le meilleur retablier lavallois du XVIIe siècle.

Élevé sur trois niveaux et divisé en trois corps, ce chef d’œuvre présente un jeu de colonnes élégantes où le marbre rose de Saint-Berthevin et le marbre noir d’Argentré se démarquent sur la blancheur du tuffeau.

La décoration est dominée par les nombreuses guirlandes qui joignent les enroulements des frontons interrompus ; elle comprend aussi des rinceaux, des chutes de fleurs et de fruits ainsi que des têtes d’angelots.

L’étage supérieur expose trois statues du XVIIe siècle en terre cuite de Pierre Biardeau ; au centre, aux plissés blancs ourlés de dorure, le Christ bénit le monde. A gauche saint François d’Assise, et à droite, tenant un bougeoir, saint Jean qui, dans son évangile, présente Jésus comme la Lumière du monde.

Le tableau central, placé au XIXe siècle, est inspiré du tableau « L’Assomption de la Vierge » de Murillo, Marie est emportée au ciel par les anges en liesse.

Lors de sa construction, ce grand retable est placé entre le chœur réservé aux moines-cordeliers et la nef qui accueille les fidèles. En 1841, il est reporté au fond du chœur pour faciliter le déroulement des offices dans cette église devenue annexe de l’église La Trinité en 1802, puis église paroissiale en 1826. A son emplacement actuel, il cache la grande verrière fragilisée par les siècles et difficile à entretenir. Il reste un des plus beaux retables de notre région.