Chapelle Notre-Dame des sept douleurs
Retable
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Le retable de la chapelle des sept douleurs, n’est pas dans l’alignement des autres retables à cause de la porte de la sacristie. Réalisé tout début XVIIIe siècle, il n’est pas attribué à Pierre Corbineau mort en 1676. En haut du retable, on lit les initiales du donateur, Le Blanc de Vignolle, alors doyen des avocats de Laval. Au sommet, on distingue un cœur entouré d’épines, d’où sortent des flammes, c’est le début de la dévotion au cœur sacré de Jésus développée par sainte Marguerite Marie en 1674. À droite de l’autel se tient une statue de Saint louis Gonzague, jésuite du XVIe, et à gauche, Saint Malo, évêque breton invoqué pour la guérison des enfants malades.
Au centre, le retable porte une piéta ou Vierge de pitié, appelée aussi Vierge des douleurs. Dans l’art religieux, la piéta est une représentation de la Vierge portant son fils Jésus sur ses genoux après sa mort sur la croix.
Les dimensions de la statue sont imposantes, les couleurs contrastées : à la riche polychromie des vêtements de la Vierge s’oppose la pâleur du corps de Jésus. Hormis une trace rouge sur la main gauche, son corps ne porte aucune marque des coups terribles qu’il vient de recevoir. Comme il le fut petit enfant, il semble apaisé dans les bras rassurants de sa mère : « C’est toi qui m’as tiré du ventre de ma mère et m’a mis en sécurité entre ses bras » dit le psaume 21, psaume que Jésus a prié sur la croix. De tout son corps, la Vierge assise, soutient son Fils : ses genoux lui offrent le trône qu’il n’a pas eu sur cette terre et les gestes de la main de la Vierge semblent le guider vers le Ciel.
Pourtant dans cet ultime arrachement, celui de la mort, Marie ne regarde pas son Fils. IL n’est plus à elle, elle n’est plus à Lui. Dans quelques instants, Joseph d’Arimathie, avec délicatesse, va lui reprendre son Fils pour le déposer au tombeau ; c’est bientôt le Sabbat, il faut se dépêcher. Marie va rentrer chez elle, de l’autre côté de la ville. Elle retrouvera Saint Jean à qui Jésus l’a confiée avant de mourir. Là, dans une espérance, qu’elle seule sait certitude, y attendra la Résurrection de son Fils tant aimé.