Triptyque de St Jean-Baptiste et St Jean, XVIe siècle
Huile sur bois, ce triptyque, intégré aux boiseries du pourtour du chœur au XVIIe, en fut extrait au XIXe siècle.
Glossaire
Triptyque : Le mot triptyque signifie trois volets. Dans le domaine des beaux arts, c’est une œuvre peinte ou sculptée en trois panneaux, dont les deux volets extérieurs peuvent se refermer sur celui du milieu faisant découvrir une autre représentation. Ce format se développe essentiellement du XIIe au XVIe siècle, dans le cadre des retables pour la peinture religieuse surtout en Europe.
Pieter Aertsen : (1508-1575, Amsterdam) travaille avec un élève de Jérôme Bosch, puis est admis à la prestigieuse École baroque flamande d’Anvers. Bien que sa peinture aborde tous les sujets, ses thème religieux, aux formats imposants et aux ambitions puissantes, font de lui un peintre qui a souffert de la tourmente iconoclaste protestante de manière héroïque et digne.
Triptyque de Saint Jean-Baptiste et Saint Jean.
Sur le pilier gauche de l’entrée du chœur, le Triptyque de Pieter Aertsen, peintre Hollandais du XVIe siècle, relate les martyres de deux contemporains de Jésus, tout-deux premiers acteurs de la chrétienté : le précurseur, Jean Le Baptiste et l’apôtre Jean.
Le triptyque, lorsqu’il est ouvert, montre trois moments clé de la vie de Jean-Baptiste. Sur le volet gauche, Le Baptiste, vêtu de peau de bête, prêche au désert, entouré de fidèles.
Le volet droit illustre le baptême de Jésus par Jean-Baptiste : c’est l’événement fondateur de la vie publique du Christ
Le panneau central relate le martyre de Jean-Baptiste. Lors de son remariage illégitime avec Hérodiade, Hérode Antipas, ému par la danse de sa belle-fille, Salomé, lui promet ce qu’elle voudra. Poussée par sa mère Hérodiade, que la condamnation de ce mariage par Jean-Baptiste a indignée, la jeune fille demande, sur un plateau, la tête de Jean-Baptiste, alors prisonnier. Hérode le fait décapiter. Ici, le bourreau pose la tête du martyr sur le plateau que lui tend Salomé. Elle le remettra à sa mère que l’on aperçoit au fond du tableau.
Le peintre a situé la scène dans le palais d’une ville Flamande. Les personnages qui y assistent illustrent la haute société du XVe siècle, avec des hallebardiers et des docteurs coiffés de bonnets.
Par la technique du clair-obscur, le peintre exprime l’opposition entre le prophète, Jean Baptiste vêtu de peau de bête et la société des puissants, richement parée, soumise à l’immoralité de ses caprices.
Fermé, le triptyque illustre le martyre de Saint Jean qui, d’abord disciple du Baptiste au désert, deviendra apôtre de Jésus puis évangéliste. En l’an 101, Le Saint est plongé dans l’huile bouillante à la Porte Latine de Rome, devant l’empereur Domitien. Cependant, selon la tradition, l’huile bouillante se transformera en eau fraiche.