Le monument érigé en 1816 à la mémoire des 14 prêtres guillotinés à Laval pendant la Révolution est une grande plaque de marbre sombre surmontée d’une urne funéraire et d’une croix; il contenait dans son sol les restes de ces martyrs qui ont été transférés à l’entrée du chœur après leur béatification en 1955. Il s’agit donc maintenant d’un cénotaphe.

Après leur exécution sur la place aux blés de Laval, actuelle place de la Trémoille, le 21 janvier 1794, les corps des prêtres sont déposés dans une fosse commune sur le terrain de la Lande de Croix-Bataille situé sur la commune d’Avesnières qui sert alors de cimetière pour la ville de Laval. Aussitôt après leur mort, des personnes pieuses ont envoyé leurs enfants tremper des mouchoirs dans le sang des victimes et les conservent comme des précieuses reliques. Plus tard, des groupes de fidèles viennent prier devant les restes de ces prêtres considérés comme des saints.

Avec le retour de la monarchie en 1814, il est possible d’envisager pour eux une sépulture plus digne, dans un édifice religieux. Le curé d’Avesnières, Joseph Gesbert, avec l’argument que la lande de la Croix-Bataille fait partie de sa paroisse, obtient l’autorisation de l’évêque du Mans et du préfet de la Mayenne d’amener les corps de ces 14 prêtres dans son église. Le 9 août 1816, lors d’une belle cérémonie, les restes des 14 victimes sont déposées au pied du mur du bras sud transept de l’église d’Avesnières.

Le monument funéraire présente cette translation ; les circonstances historiques font que la piété des martyrs envers Dieu est associée à la fidélité envers le roi.
Au-dessus de ce cénotaphe, sur un vitrail de Max Ingrand, dans le rouge du sang des martyrs, une forêt de palmes vertes conduit à un soleil rayonnant de quatorze flammes.

Dans l’iconographie chrétienne, la palme est l’attribut des saints ayant subi le martyre. Ces longues feuilles rappellent celles du palmier, portées par les apôtres lors de l’entrée de Jésus à Jérusalem, juste avant sa Passion.

Pour découvrir le récit de la condamnation des prêtres réfractaires cliquez sur le 2ème module intitulé « Pour en savoir plus »

 

 

 

 

 

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Peu avant midi le 21 janvier 1794, premier anniversaire de la mort de Louis XVI sur l’actuelle place de la Trémoille avancent 14 prêtres. Ces prêtres réfractaires au serment à la Constitution civile du clergé, âgés ou malades, n’ont pas pu quitter la France. Emprisonnés au couvent de Patience près des Cordeliers, ils ont été amenés le matin, à pied ou en charrette pour les plus malades, dans la salle où siège le tribunal révolutionnaire. L’accusateur, Volcler, ordonné prêtre en 1790 est particulièrement violent contre le clergé qui a voulu rester fidèle à Rome.

Le jugement des quatorze prêtres est expéditif : environ trois heures, pas d’avocat, pas de témoin, une seule peine, la mort. Interrogés individuellement, ils doivent répondre au principal chef d’accusation : le refus du serment à la Constitution civile du clergé. Tout en sachant qu’ils risquent la mort, ils affirment leur foi et refusent de prêter le serment qui les mettrait en rupture avec le pape. Quelques catholiques fidèles à leur foi et présents dans le tribunal ont pu saisir, malgré le désordre et le bruit, les réponses édifiantes de certains prêtres.

René Ambroise : « Je veux bien obéir au gouvernement mais je ne veux pas renoncer à la religion ». Jean Triquerie : « Ah ! vraiment non, citoyen ; je serai fidèle à Jésus-Christ jusqu’à mon dernier soupir ». Avant de monter à l’échafaud, on entend cette phrase de Joseph Pellé : « Nous vous avons appris à vivre ; apprenez de nous à mourir ».

Les quatorze prêtres sont condamnés à mort ; devant l’échafaud, ils entonnent le Salve Regina. Ils sont guillotinés avant midi. Leurs corps sont transportés au cimetière de Laval qui se trouve sur la commune d’Avesnières à la Lande de la Croix-Bataille. Leurs restes sont ramenés en 1816 dans notre église d’Avesnières.