Espace des prêtres réfractaires

Les prêtres réfractaires, 21 janvier 1794

Bas-relief : moulage platre XXe s.
Vitrail, XXe s.
Tableau de René-Victor Livache, huile sur toile, XXe s. 

Glossaire

René-Victor Livache, 1872-1944 : peintre et dessinateur né à Angers, a travaillé pour de nombreuses églises. Il a réalisé des fresques, des vitraux, notamment pour la cathédrale Saint-Maurice à Angers. Il fut directeur de l’école des Beaux-Arts d’Angers entre 1921 et 1944. Fils de peintre Victor Livache, il a été influencé dans ses couleurs et sa lumière par les grands maîtres post-impressionnistes de la peinture religieuse de son époque tel Maurice Denis.

Bas-relief, moulage en plâtre : les 14 prêtres réfractaires montent à l’échafaud. XXe s.

Vitrail : Posé en 2009 par l’Atelier de Didier Alliou, Le Mans, il est inspiré d’une icône sur le même thème.

Constitution civile du clergé : est un décret adopté en France par l’Assemblée nationale constituante le 12 juillet 1790. Cette réorganisation fut condamnée par le pape Pie VI, le 10 mars 1791, ce qui provoqua la division du clergé français en clergé constitutionnel et clergé réfractaire.

Clergé : ministres ordonnés et institués dans l’Église catholique, appelés les clercs, les fidèles étant désignés par le terme de laïcs (du grec laos, le peuple).

Martyr : personne qui a souffert la mort pour sa foi religieuse, cause pour laquelle elle se sacrifie.

Béatification : déclaration, par décret pontifical, qu’une personne de foi chrétienne a pratiqué les vertus naturelles et chrétiennes de façon exemplaire et parfois héroïque.

Gaston Chérel : Est historien et auteur du texte.

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Sur le vitrail, le bas-relief et le tableau, quatorze prêtres se préparent à monter sur l’échafaud où ils seront guillotinés. Nous sommes sur l’actuelle place de la Trémoille peu avant midi le 21 janvier 1794, premier anniversaire de la mort de Louis XVI. Ces prêtres réfractaires au serment à la constitution civile du clergé, âgés ou malades, n’ont pas pu quitter la France. Emprisonnés au couvent de Patience près des Cordeliers, ils ont été amenés le matin, à pied ou en charrette pour les plus malades, dans la salle où siège le tribunal révolutionnaire. L’accusateur, Volcler, ordonné prêtre en 1790, est particulièrement violent contre le clergé qui a voulu rester fidèle à Rome.

Le jugement des quatorze prêtres est expéditif : environ trois heures, pas d’avocat, pas de témoin, une seule peine, la mort. Interrogés individuellement, ils doivent répondre au principal chef d’accusation : le refus du serment à la Constitution civile du clergé. Tout en sachant qu’ils risquent la mort, ils affirment leur foi et refusent de prêter le serment qui les mettrait en rupture avec le pape.

Quelques catholiques fidèles à leur foi et présents dans le tribunal ont pu saisir, malgré le désordre et le bruit, les réponses édifiantes de certains prêtres.

René Ambroise : « Je veux bien obéir au gouvernement mais je ne veux pas renoncer à la religion ».

Jean Triquerie : « Ah ! vraiment non, citoyen ; je serai fidèle à Jésus-Christ jusqu’à mon dernier soupir ».

Avant de monter à l’échafaud, on entend cette phrase de Joseph Pellé : « Nous vous avons appris à vivre ; apprenez de nous à mourir ». 

Les quatorze prêtres sont condamnés à mort ; devant l’échafaud, ils entonnent le Salve Regina. Ils sont guillotinés avant midi. Leurs corps sont transportés au cimetière de Laval qui se trouve sur la commune d’Avesnières à la Lande de la Croix-Bataille. Leurs restes sont ramenés en 1816 dans l’église d’Avesnières.

Le dimanche 19 juin 1955, en la basilique Saint-Pierre de Rome, le pape Pie XII béatifie ces quatorze prêtres guillotinés le 21 janvier 1794, en compagnie de quatre servantes de Dieu et d’un prêtre tué alors qu’il exerçait clandestinement son ministère ; on les voit sur le vitrail. Étant morts pour avoir témoigné leur foi chrétienne, ils sont les bienheureux Martyrs de Laval.