Retable de la Sainte Trinité, 1633-1640
Glossaire
Retable. Le retable, du latin tabula altis (en arrière d’autel) est une construction verticale qui porte des décors sculptés, souvent peints, des sculptures et des tableaux. Face à la réforme protestante, l’Eglise catholique romaine du XVIe au XVIIIe siècle réagit par la Contre-réforme qui entraîne la transformation des décors des églises dont les retables sont les plus caractéristiques. Les retables Corbineau, du nom de l’architecte qui a défini ce style, feront la renommée des architectes lavallois dans tout l’Ouest de la France. Au XVIe siècle, la ville de Laval est un centre de création de retables très important, au point de donner naissance à une véritable école : Les « retabliers lavallois » qui ont diffusé leur art dans tout l’Ouest de la France.
Pierre Corbineau (1606-1671) fils d’Étienne Corbineau, est architecte à Laval et travaille beaucoup pour sa ville. Il est l’auteur de nombreux retables en Mayenne, en Ille-et-Vilaine et à Rennes où il installe un atelier en 1646. Il est l’architecte du Parlement de Bretagne et de la Cathédrale de Rennes. Il définit l’école des retabliers lavallois.
Pierre Biardeau (1608-1671), fils du sculpteur manceau René Biardeau, quitte Le Mans pour Laval. Il est lié à l’école lavalloise des retables par ses sculptures monumentales de terre cuite aux plissés amples et nobles qui en occupent les niches.
Paul Letourneur, fils de Martin Letourneur, est né à Alençon vers 1610. Peintre, il réalise ce tableau spécialement pour ce retable comme le montre la cohérence du thème de la Trinité et la ressemblance des visages de Saint Pierre et de Saint jean avec les statues dans les niches latérales du retable. La signature atteste l’année de sa réalisation : « Paul Letourneur 1640 fecit ».
Retable de la Sainte Trinité
Face à la réforme protestante, l’Église catholique romaine réagit durant le XVIe siècle par la Contre-réforme qui entraîne la transformation des décors des églises dont les retables sont les plus caractéristiques. Le retable, du latin tabula altis (en arrière d’autel) est une construction verticale qui porte des décors sculptés, et souvent peints. Aux pieds du retable, est placé l’autel [ la table ] où est célébrée l’Eucharistie, à cette époque.
Ce retable de la Sainte Trinité est une structure architecturale en trois panneaux, avec colonnes de marbres et niches de statues ; le décor de guirlandes, corbeilles de fruits, visages d’angelots rehaussés d’or affirment un style baroque familier à notre région. On y reconnaît les caractéristiques de l’architecte lavallois Pierre Corbineau.
Trois niveaux exposent trois temps de la vie des hommes. Le premier niveau est celui du temps présent, de l’Eucharistie avec l’autel. Le deuxième niveau est le temps de la vie du Christ et du message de l’Évangile. Ici, dans la niche de l’aile gauche, on voit la statue de Saint Pierre portant la clé, symbole de son autorité déléguée à l’Église par le Christ. Dans l’alcôve de droite, Saint Jean tenant une lumière et, à ses pieds, l’aigle, son symbole. Toutes ces statues blanches et dorées aux plissés spécifiques, sont réalisées en terre cuite par Pierre Biardeau.
Le niveau supérieur qui domine la structure symbolise le temps infini de Dieu-Trinité. Là, le groupe de trois statues représente la Sainte Trinité. À gauche, le Christ, avec sa croix glorieuse, nous tend la main. À droite, Dieu le Père, à la barbe blanche, bénit l’humanité. Il porte dans sa main gauche le monde que son Fils a sauvé. Au-dessus des deux personnages, le Saint Esprit, sous forme d’une colombe, donne souffle de vie à l’amour qui les unit. Au centre, s’impose le tableau de Paul Letourneur, allégorie de la Sainte Trinité
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